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Éthique locale : ce que révèle l'enquête d'Anticor dans le Morbihan

Éthique locale : ce que révèle l'enquête d'Anticor dans le Morbihan

Un article rédigé par Ambre Moreau - le 27 mai 2025 - Modifié le 27 mai 2025

Manque de formation, registres absents, des élus d’opposition parfois tenus à l’écart… Dans 33 communes du Morbihan, Anticor 56 a sondé les pratiques en matière d’éthique et de transparence. Le constat est mitigé. Si des efforts sont reconnus, l’association veut désormais aller plus loin, avec une nouvelle phase de dialogue et d’enquête sur le terrain.

 

Stéphane Bigata, référent Anticor 56 (Photo Caroline Lafargue)Stéphane Bigata, référent Anticor 56 (Photo Caroline Lafargue)

Entre février et mars 2025, l’association Anticor 56 a mené une enquête sur la transparence et l’éthique dans 33 communes du Morbihan, représentant 38 % de la population du département. Sur les 73 élus sollicités, 47 % ont répondu,  dont plus de la moitié des maires. Parmi les constats : trois quarts des élus n’ont pas reçu de formation en déontologie, et très peu de communes tiennent un registre des déports, pourtant essentiel en cas de conflit d'intérêt. Les différences de perception entre maires et oppositions sont également marquées, notamment sur l’accès à l’information et la place accordée aux minorités.

Des pratiques éthiques encore trop inégales

 

Stéphane Bigata, représentant d’Anticor dans le Morbihan, se dit “satisfait de la participation “ et remercie les élus qui ont joué le jeu. Mais, selon lui, il y voit aussi un axe de progression: “ 50 % de réponses, c’est aussi 50 % de maires qui estiment que ce sujet n’est pas suffisamment important pour y consacrer quelques minutes et répondre à l'enquête. “  Il souligne toutefois un point positif : “ 100 % des répondants déclarent vouloir faire progresser les choses. “

 

Les maires appellent à la nuance 

Le président de l’association des maires du Morbihan, Fabrice Robelet, également maire de Brech, salue l’initiative tout en appelant à ne pas tirer de conclusions hâtives. Il rappelle que certaines obligations, comme  la déclaration de patrimoine, ne concernent que les communes de plus de 20 000 habitants, soit seulement trois villes dans le département : Vannes, Lorient et Lanester. Pour lui, le rapport doit aussi mettre en lumière les avancées déjà engagées : “ Il y a eu de vraies évolutions ces dernières années, comme la désignation obligatoire d’un déontologue auprès de chaque  communes depuis 2023". Il précise que "dans l’ensemble, les adhérents sont plutôt conscients des obligations réglementaires.“

 

Anticor 56 ne compte pas s’arrêter la. L’association prévoit désormais une enquête de terrain pour aller à la rencontre des élus et coconstruire, avec eux, des pistes concrètes d’amélioration en matière d’éthique et de transparence dans la vie publique locale.

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