Accueil
Été 2025 : "une saison sauvée par les touristes étrangers"

Été 2025 : "une saison sauvée par les touristes étrangers"

Un article rédigé par Emilie Balla - RCF, le 27 août 2025 - Modifié le 27 août 2025
L'Invité de la Matinale"Un été 2025 sauvé par les touristes étrangers", Didier Arino, Protourisme

La saison estivale n’est pas encore achevée, mais on constate déjà que la fréquentation a été plutôt mitigée en fonction des régions. Une diminution de la fréquentation, pas forcément des lieux touristiques, mais dans l'hôtellerie et la restauration, où elle a baissé de 0,5% en moyenne, au profit des locations ou des campings (+2,5% selon la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Didier Arino, directeur général associé du réseau Protourisme, est notre invité dans la matinale de RCF, Radio Notre-Dame.

Lille grand place © WikipédiaLille grand place © Wikipédia

En 4 ans, les prix ont augmenté de 27% dans le secteur du tourisme et d’environ 25% dans l’hôtellerie restauration. "Une hausse qui ne correspond pas au pouvoir d’achat de nos concitoyens" pour Didier Arino, directeur général associé du réseau Protourisme. Notons que 40% des Français ne partent pas en vacances cet été, mais “celles et ceux qui ont pu se le permettre doivent faire des arbitrages sur les à-côtés ; comme la restauration, le shopping et les sites payés” précise Didier Arino.

Les touristes étrangers, notamment une clientèle long-courrier, Américains ou Canadiens, ont sauvé la saison en juillet et août 

Pour ce professionnel du tourisme, le bilan reste tout de même décevant puisque toutes les conditions étaient réunies cet été (la météo, pas d’élection, pas de Jeux Olympiques), malgré cela les chiffres sont contrastés en fonction des régions. Ça n’est pas catastrophique, car les hébergements de plein air, la location de meublés également et une partie de l’hôtellerie classique s’en sortent bien” ajoute le directeur général associé du réseau Protourisme. D’autant que l’avant saison de mai à juin était plus bonne. 

 

Le secteur qui pâtit le plus de la prudence des touristes reste la restauration. “Il y a véritablement un problème car chaque jour un restaurant ferme, ce mouvement devrait s’accélérer. Lorsqu’on paye 120, 140 euros pour 4 personnes au restaurant et que l’on mange moins bien que chez soi, il est évident que des arbitrages se font.”  

 

Des vacances plus chères en France et à l’étranger

 

Les habitudes des Français ont changé, le fameux “chassé/croisé entre juilletistes et aoûtiens” se fait moins ressentir cette année. Le mois de juillet a été très contrasté selon les régions, à Paris en revanche, la fréquentation a augmenté de 6,4% par rapport à 2023 (l'année de référence, hors JO en 2024) dans l’hôtellerie, restauration. Globalement cet été, “les Français se sont bien répartis. Après un mois de juillet plutôt en faveur de la Méditerranée, dans les réservations en amont, en août ils ont fait le choix des littoraux normand et breton ou les destinations de montagne, du fait de la canicule”. 

Les grands gagnants de l'été 2025 sont les destinations proches de l’eau, du fait de la canicule 

Des vagues de chaleur qui ont changé les habitudes des vacanciers privilégiant les régions du Nord, la Normandie bien sûr, mais aussi les Hauts-de-France qui enregistrent une saison "exceptionnelle". Lille, la ville départ du Tour de France, le 5 juillet dernier, a connu un tourisme record, avec près de 700.000 spectateurs au total sur les temps forts. Toutes les catégories d'hébergements de la région ont profité d’un afflux inédit de touristes belges (plus 9,8%), allemands (15,1%) et néerlandais. Selon Hauts-de-France Tourisme, le taux d'occupation des hôtels a atteint 68 % cet été.

La priorité des Français a été de trouver le bon rapport qualité-prix 

Si les disparités sont principalement dues aux conditions météorologiques, Didier Arino note que les régions ou les secteurs les plus efficaces en termes de marketing et de communication s’en sortent le mieux”. Parmi les régions qui ont le plus souffert du manque de touristes cet été, on compte : l’Auvergne Rhône-Alpes, les Pays de Loire, ou encore la Corse et le Var. Selon Didier Arino, ça n’est pas si surprenant puisque “dans une même région une dichotomie s'observe entre le littoral ou les zones de lac qui ont plutôt bien fonctionné et l’intérieur des terres, plus en retard”. 
 

La région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) séduit toujours, mais le tourisme y est différent. Une clientèle étrangère, souvent plus aisée, y a ses habitudes. C’est le grand gagnant de l’été avec des taux d’occupation stratosphériques” ajoute le professionnel du tourisme. La Nouvelle-Aquitaine avec le Bassin d’Arcachon attire toujours, tout comme le littoral d’Occitanie, où l’on a une bonne tenue de station notamment pour la Grande-Motte ou dans les Pyrénées orientales” explique Didier Arino. A contrario, l’Aude qui a souffert des incendies a connu une baisse de réservations de dernière minute.

 

Le "Petit guide vert du chrétien" pour des vacances plus responsables
 

A l’étranger, l’Espagne reste l’un des pays limitrophes plébiscités des Français car si les prix ont certes augmenté, elle reste une destination moins coûteuse que la France. Le pays a connu un beau démarrage au printemps, “en juillet-août cela semble plus compliqué, mais c’est à la fin de la saison, en septembre, que l’on pourra faire un point définitif” complète Didier Arino. La Grèce, en forte progression, a elle pâti cette année d’un manque de réservations de dernière minute, au profit de destinations à petits prix comme la Tunisie ou le Maroc. 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Invité de la Matinale
©RCF
Découvrir cette émission
Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.