"Et moi, je vis toujours", le dernier clin d'œil de Jean d'Ormesson

Après la rentrée littéraire et la course aux prix de l'automne, la rentrée d'hiver se fait plus discrète, désintéressée. Parmi les quelque 498 nouveaux romans de cette rentrée d’hiver, Christophe Henning a sélectionné celui que l'écrivain Jean d'Ormesson allait publier, "Et moi je vis toujours" (éd. Gallimard).
"Notre vie, le plaisir, le bonheur, les agréments de l’existence ne peuvent durer toujours. Tout ne cesse jamais de se précipiter vers une fin inéluctable… "
Quand Jean d'Ormesson nous raconte L'histoire du monde
Jean d’O pour les intimes nous a quittés le 5 décembre dernier, parti vers l’au-delà juste quelques heures avant Johnny. Mais Jean d’Ormesson qui n’est pas mort si on en croit le titre de son dernier livre tout frais, tout neuf : "Et moi, je vis toujours". Un titre provocateur, un dernier clin d’œil, un défi d’éternité pour nous raconter l’histoire du monde.
Car c’est l’humanité tout entière qui est l’héroïne de cette grande fresque : "Je suis, vous l’avez deviné, je suis l’espèce humaine et son histoire dans le temps. Ma voix n’est pas ma voix, c’est la voix de chacun, la voix des milliers, des millions, des milliards de créatures qui, par un miracle sans nom, sont passées par cette vie." En 280 pages, c’est toute l’humanité, rien que ça, que l’immortel académicien nous fait visiter.
Un roman, un foisonnement
Une bien longue histoire dans un livre présenté comme un "roman". L’imaginaire narratrice - qui est donc notre commune humanité - parcourt les siècles à grandes enjambées. On croise au fil du temps une incroyable galerie de portraits qui est aussi le reflet de l'immense culture de l’auteur. J’avoue, on s’y perd un peu, tant les références sont nombreuses, évoquant d’antiques gloires, d’illustres inconnus, des royaumes disparus, des tragédies oubliées… Il y a, sous la plume de d’Ormesson, une vraie jubilation à raconter ce fourmillement, et on se laisse emporter par le torrent de l’histoire. L’écrivain rend hommage aux génies de la guerre, de la science, mais aussi et surtout de la littérature. Ah ! La Fontaine, Pascal, Racine, Chateaubriand, Proust… Un livre foisonnant, donc, toute la mémoire du monde partagée avec humour et légèreté…
Mais si l’histoire n’a pas de fin, la roue tourne. Et, comme le concède d’Ormesson : "Notre vie, le plaisir, le bonheur, les agréments de l’existence ne peuvent durer toujours. Tout ne cesse jamais de se précipiter vers une fin inéluctable… "
Merci et adieu, Jean d’Ormesson.
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