Benyamin Netanyahou se rend aux États-Unis pour échanger avec le président américain Donald Trump sur la phase 2 de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Au 16ème jour d’interruption des combats dans la bande de Gaza, le président américain espère pouvoir instaurer un calme durable. Si le milliardaire a longtemps soutenu Israël, ses ambitions futures peuvent l’amener à changer de camp.
Alors que les armes se sont tues dans la bande de Gaza depuis plus de quinze jours, Benyamin Netanyahou se rend aux États-Unis pour discuter avec Donald Trump des modalités de prolongation du cessez-le-feu. Le président américain a récemment pris position sur la guerre au Proche-Orient, proposant notamment de déplacer la population palestinienne en dehors de la bande de Gaza. Une proposition qui déplaît fortement à la diaspora palestinienne aux États-Unis, plutôt pro-Trump, qui pourrait avoir une influence sur les prochaines prises de position du milliardaire.
Pendant le premier mandat présidentiel de Donald Trump, la tendance de Washington était plutôt pro-israélienne. Vincent Lemire, enseignant et historien spécialiste du Proche-Orient, l’attribue à “un horizon culturel commun” entre les deux hommes. Les deux chefs d’État auraient une vision similaire de leur nation : “deux peuples élus, deux terres promises et, pour certains colons les plus extrémistes, deux populations autochtones à contraindre”. Le deuxième mandat de Donald Trump à la maison blanche ne devrait pas faire exception. Le secrétaire d’État Marco Rubio a notamment annoncé que son administration serait “la plus pro-israélienne de l’histoire”. Vincent Lemire se montre catégorique : pour les soutiens américains à Israël les plus radicaux, “Israël et les États-Unis ont un destin commun”.
Donald Trump n'a pas l'air de ne pas se rendre compte que ce n'est pas seulement un crime de guerre, mais que c'est aussi un crime contre l'humanité.
Ceci explique les prises de position du président Trump. Fin janvier Donald Trump a déclaré vouloir “faire le ménage” dans la bande de Gaza en déplaçant la population palestinienne vers l’Égypte ou la Jordanie. Des déclarations à ne surtout pas prendre à la légère selon Vincent Lemire. “Ce n'est pas une phrase comme ça. Avec Trump, il faut qu'on s'habitue à ces espèces de déclarations faussement ingénues. Il l'a répétée le lendemain, il l'a répétée le surlendemain. Je ne pense pas du tout que ce soit une lubie.” Ces déplacements risqueraient, pour l’historien, de déstabiliser à long terme la région en nourrissant une soif de vengeance chez les réfugiés. La proposition du président va même au-delà des barrières établies par le droit international. “Donald Trump n'a pas l'air de ne pas se rendre compte que ce n'est pas seulement un crime de guerre, mais que c'est aussi un crime contre l'humanité.”
Pourtant Donald Trump bénéficie bien du soutien des Palestiniens aux États-Unis. Vincent Lemire met en avant l’importance de la diaspora palestinienne, en particulier aux États-Unis. “Il y a plus de 6 millions de Palestiniens considérés comme réfugiés palestiniens en dehors d'Israël et de la Palestine. Dans le Michigan, c'est absolument prouvé, que la diaspora palestinienne, étasunienne, qui vit aux Etats-Unis, a lourdement pesé sur le résultat des élections présidentielles.” Les Palestiniens états-uniens ont choisi Donald Trump dans les urnes, reprochant aux démocrates leur gestion de la crise à Gaza. La diaspora mise désormais sur l’agenda politique complexe de Donald Trump. “Il a d'autres agendas, en particulier avec l'Arabie Saoudite, avec les États du Golfe” souligne Vincent Lemire.
Dans le Michigan, c'est absolument prouvé, que la diaspora palestinienne, étasunienne, qui vit aux Etats-Unis, a lourdement pesé sur le résultat des élections présidentielles.
Le monde reste donc en attente de la prochaine déclaration du président Trump, en particulier à l’issue de sa rencontre avec le Premier Ministre israélien. “Trump est quelqu'un qui peut renverser la table à tout moment, y compris sur les plans de Netanyahou.”
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