Entre deux rives : Yann et Alexia, Belges et Québécois à la fois
Ils sont nés en Belgique mais ont grandi à Montréal, où ils vivent depuis douze ans avec leurs parents. Cet été, Yann et Alexia, frère et sœur, ont décidé de revenir seuls sur la terre de leurs premiers souvenirs. Entre identité partagée, école québécoise et chaleur familiale, ils racontent leur parcours.
©Adrien ChardomeEn 2013, Yan avait 9 ans lorsqu’il a quitté la Belgique avec ses parents et sa petite sœur Alexia. « J’ai encore en tête les réunions de famille, les anniversaires, l’école… Ce sont des images qui me sont restées », explique-t-il. Alexia, elle, avait à peine deux ans. Ses souvenirs sont plus ténus, presque effacés.
Le départ pour le Québec a marqué une rupture. « Ce n’était pas simple. Il fallait se refaire des amis, s’habituer à un nouveau rythme scolaire. On n’avait plus de repères, sauf nos parents », confie Yan. Mais très vite, l’accueil chaleureux de l’école montréalaise lui a redonné confiance.
Montréal, terre d’ouverture
« Ce qui m’a plu au Québec, c’est l’école. C’était très familial, très accueillant. Et surtout, on rencontrait des enfants de partout », raconte Yann. Dans une ville façonnée par l’immigration, lui et sa sœur se sont ouverts à une mosaïque de cultures.
Le français, pourtant familier, s’est révélé… différent. Aujourd’hui, leur accent s’adapte comme par magie : neutre quand ils parlent avec leurs proches belges, québécois lorsqu’ils sont entre amis à Montréal. Et l’anglais est venu compléter cette identité linguistique plurielle, imposé dès le primaire dans un pays officiellement bilingue.
Au Québec, la scolarité prend une tournure singulière. Dès 16 ans, les élèves doivent choisir une orientation selon leurs goûts et aptitudes. Alexia, passionnée de musique, a intégré une école à projet. « Dès le primaire, j’apprenais le violon. Au secondaire, un tiers de mes cours est consacré à la musique », raconte-t-elle. Elle chante aujourd’hui dans une chorale qui revisite les grands classiques du répertoire.
Cette approche, plus flexible et personnalisée, a séduit la jeune fille.
Retrouver la Belgique, renouer avec la famille
Cet été, Yann et Alexia ont décidé de revenir seuls en Belgique, avant la rentrée scolaire, pour retrouver leurs grands-parents, oncles, tantes et cousins. « C’est important », affirment-ils.
Pour Yann, revenir est un vrai bonheur : « J’aime la Belgique, je m’y sens bien. C’est chaleureux. » Alexia, elle, voit dans ce voyage l’occasion de raviver des souvenirs enfouis et de tisser des liens plus solides avec sa famille élargie. De visite en visite, ils se sentent « gâtés ».
L’idée a déjà germé de prolonger cette passerelle familiale. « Pourquoi pas accueillir nos cousins à Montréal, à notre tour ? », lancent-ils avec le sourire.


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