En Irak, le pape François "va condamner la violence et l'inimitié", selon le patriarche Louis Raphaël Sako
Bagdad, Nadjaf, Ur, Erbil, Mossoul et Qaraqoch… Le pape François arrive en Irak aujourd’hui pour son premier voyage pontifical hors d’Italie depuis novembre 2019. Un voyage historique : c’est la première fois qu’un pape visite l’Irak. Jusqu’à lundi 8 mars, le souverain pontife va parcourir la Mésopotamie, le berceau de la civilisation, la terre d’Abraham. Une terre sainte martyrisée par le terrorisme. En Irak, le pape François est un pèlerin de la paix et de la fraternité qui vient consoler les chrétiens persécutés et soutenir tout un peuple qui souffre. Le patriarche Louis Raphaël Sako est l’invité de la Matinale RCF, depuis Bagdad.
Un voyage symbolique après des années de terrorisme
C’est un voyage hautement symbolique que va effectuer le pape François à partir de ce vendredi 5 mars, et les endroits visités le seront tout autant. "Il visitera Mossoul qui a été ravagée par le fondamentalisme islamiste pour dire aux gens 'voilà le résultat du fondamentalisme isIamiste'", assure le patriarche Louis Raphaël Sako.
Avec ces visites, le pape François enverra un message fort : "Il va condamner tout ce qui est violence et aussi inimitié. L’autre qui est différent de moi est mon frère. Ce n'est pas un ennemi que je dois effacer", précise Louis Raphaël Sako.
C’est effectivement dans un pays martyrisé par le terrorisme que le pape François se rend ce vendredi. Un terrorisme qui a contraint les chrétiens à l’exil, restés fidèles à leur foi. "Imaginez, dans une nuit, 120.000 chrétiens qui laissent tout derrière eux pour être fidèles à leur foi et vont vers l’inconnu. Ils auraient pu nier le christianisme et ils ont refusé. Cet exemple de fidélité des chrétiens d’Irak c’est une bénédiction pour l’Église entière", témoigne le patriarche de Babylone des Chaldéens.
L'importance du discours interreligieux, avec les musulmans
Le pape François rencontrera également l’ayatollah Ali Al-Sistani, une figure chiite iranienne très influente en Irak. Un message fort pour le dialogue interreligieux. "Le pape qui vient d'Argentine n’avait pas d’idée sur les musulmans et le premier discours d’intronisation n’a pas mentionné les musulmans. Petit à petit, il a découvert l’importance du dialogue avec les musulmans. Cette rencontre avec Al-Sistani est très importante", commente Louis Raphaël Sako.
En Irak, la solidarité entre les musulmans et les chrétiens s’est notamment traduite par l’aide de musulmans dans la reconstruction d’églises, détruites par Daech. "C’était très beau, se souvient le patriarche Louis Raphaël Sako. Tous ont souffert de Daech et aussi d’Al Qaïda. C’est une expression très profonde de solidarité entre chrétiens et musulmans."
Le pape célébrera une messe selon le rite chaldéen
C’est donc en Terre Sainte, dans le berceau de la civilisation que le pape François est attendu. Dans la cathédrale Saint-Joseph de Bagdad, le pape célébrera une messe selon la liturgie orientale et un rite chaldéen. "On saute de joie pour cette célébration", se réjouit le patriarche Louis-Raphaël Sako avant d’ajouter : "Moi je lui ai écrit un petit mot : ‘Vous êtes le pape de tous les catholiques'".
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