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Élise Naccarato : "La COP, c'est utile, nécessaire, mais pas du tout suffisant"
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Élise Naccarato : "La COP, c'est utile, nécessaire, mais pas du tout suffisant"

Un article rédigé par Pierre-Hugues Dubois - RCF, le 18 novembre 2022  -  Modifié le 18 novembre 2022
L'Invité de la Matinale Elise Naccarato : "La COP, c'est utile, nécessaire, mais pas du tout suffisant"

Ultime journée, ultime espoirs. Alors que la COP27 se termine en Égypte, les chances d'aboutir à un accord ambitieux s'amenuisent d'heures en heures. Les 197 pays de l'ONU représentés sont encore à la recherche d'un compromis, en particulier sur la question des pertes et dommages. Élise Naccarato, responsable de campagne climat chez Oxfam France, décrypte les dernières négociations.

Elise Naccarato, Oxfam France Elise Naccarato, Oxfam France

À quelques heures de la fin de la COP27, rien n'est encore décidé. Rien d'étonnant pour Élise Naccarato, d'Oxfam France : "C'est toujours dans les dernières heures que les dernières négociations entre les pays se font." Elle rappelle la complexité de mettre d'accord les centaines de parties prenantes. "Une COP, c'est quand même une discussion entre 197 pays de l'ONU qui ont tous des des histoires, des ambitions, des situations différentes." Pour Élise Naccarato, "c'est donc normal que ça prenne du temps"...

 

Pertes et dommages, le grand enjeu de cette COP

 

Pour la première fois, les pertes et dommages étaient à l'ordre du jour de cette COP. Requête forte des pays du Sud, qui souhaitent une indemnisation des dégâts causés par les catastrophes liées au réchauffement climatique. "Les pays riches sont historiquement plus responsables du dérèglement climatique de par leur histoire - industrialisation précoce - et aussi de par leur activité actuelle", précise Élise Naccarato. "Les pertes et dommages, c'est comment est-ce qu'on finance les conséquences de ces catastrophes qui arrivent dans des pays". 

 

Ainsi, en Afrique de l'Ouest, des inondations viennent de faire entre 600 et 800 morts. Pour Élise Naccarato, il y a un lien direct avec le réchauffement climatique. "Ces inondations ont ravagé complètement l'agriculture, donc ça endommage de façon irréparable l'agriculture nigériane qui va mettre des années, voire des décennies, à s'en remettre... Or, l'Afrique est responsable de seulement 3 % des émissions de gaz à effet de serre."

 

Malgré tout, des raisons d'espérer

Face à ces constats qui peuvent paraitres désespérants, Elise Naccarato reste engagée et optimiste. "La question du financement, on travaille dessus depuis 20 ans, et c'est la première fois qu'elle a mise à l'agenda officiel" se réjouit-elle. "Ce qui me donne l'espoir c'est de savoir que face à la crise sociale et climatique, en fait les solutions elles sont à portée de main : les rapports du GIEC, les propositions de la convention citoyenne pour le climat, les propositions du Haut Conseil pour le climat... Il y a des choses concrètes qu'on peut faire pour mieux se loger, pour avoir une mobilité décarbonée, pour mieux se nourrir demain. On sait ce qu'il faut faire, maintenant il faut le courage politique de le faire" conclut-elle.

 


 

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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