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Édito de Nathalie Leenhardt - La migration des grues cendrées
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Édito de Nathalie Leenhardt - La migration des grues cendrées

RCF, le 16 novembre 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
Le point de vue de 7h55 Édito de Nathalie Leenhardt - La migration des grues cendrées

Leurs cris si caractéristiques les ont devancées. Les grues cendrées arrivent, dessinant un "V" majestueux. Les grues cendrées passent dans le ciel des Landes en ces jours de novembre. Elles viennent de loin. Par dizaines de milliers, elles ont quitté les pays scandinaves et baltes pour rejoindre leurs terres d’hivernage, en Espagne. Elles traversent la France de l’Est jusqu'au Sud-Ouest et l’on peut suivre leur trajectoire sur des cartes, alors que quantités d’observateurs les comptent. Au printemps, elles feront le chemin inverse. Et ce depuis des centaines d’années. 

Leenhardt Nathalie ©DR Leenhardt Nathalie ©DR

J’aime cette fidélité et cette persévérance à toute épreuve. Je m’interroge sur les merveilles de la nature qui ont rendu possibles ces migrations : quel oiseau prend la tête du vol ? Comment se repère-t-il ? Le réchauffement climatique va-t-il les contraindre à changer leurs habitudes ? Cet été, j’ai découvert avec autant de bonheur la vie des martinets. La Ligue pour la protection des oiseaux encourage à poser des nichoirs pour abriter les petits. La disparition des vieilles granges a en effet réduit considérablement leur habitat. J’apprends que cet oiseau à l’allure d’hirondelle peut parcourir 800 km par jour sans jamais se poser ! Il dort, se nourrit et s’accouple en vol et revient niché aux mêmes endroits.

 

Oui, les oiseaux nous ravissent. Ils nous encouragent à lever le nez de notre quotidien parfois si terre à terre pour embrasser l’horizon. Aujourd’hui plus que jamais ils ont besoin de notre vigilance et de notre protection. Du fait de l’utilisation des pesticides qui tuent les insectes, de l'abattage des haies, de la disparition des vieilles bâtisses, 30% d’entre eux ont disparu. 30%. Voir un rouge-gorge ou une mésange bleue devient un luxe. Entendre un pic vert ou un coucou aussi. En ville, ce sont les moineaux domestiques qu’on ne voit plus. À Paris, on estime que 75% d’entre eux ont disparu. 

 

L’UE et l’ONU prennent le sujet au sérieux

 

Si la lutte contre la production de CO2 est devenue une préoccupation commune - bien qu’insuffisamment prise en compte - la perte de la biodiversité reste encore trop méconnue du grand public. Dans un rapport de l'ONU publié en 2019, des scientifiques ont souligné qu'un million d'espèces, sur un total estimé à 8 millions, est menacé d'extinction. La plupart d’entre elles disparaîtront dans les décennies à venir. En juin 2021, le Parlement européen a, lui, adopté une position sur la "stratégie de l'UE en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030 : ramener la nature dans nos vies". Son objectif : garantir que, d'ici à 2050, les écosystèmes du monde soient restaurés, résilients et protégés de façon adéquate. 

 

Elle est si belle cette expression "ramener la nature dans nos vies". Alors à nos pétitions, à nos nichoirs, à nos mangeoires, à nous l’observation et la méditation devant ces témoins du ciel…

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h55

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