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RCF Édito de Benoist de Sinety - Les JMJ victimes de leur succès

Édito de Benoist de Sinety - Les JMJ victimes de leur succès

RCF, le 23 juin 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
Le point de vue de 7h55 Édito de Benoist de Sinety - Les JMJ victimes de leur succès

"Tu sais comment on peut encore trouver une place ?" La question est sur bien des lèvres ces jours-ci et depuis plusieurs semaines. Je l’ai moi-même entendue poser par des amis, inquiets pour leurs enfants. Et cela je ne l’avais jamais constaté. Une chanson résume la raison de cette recherche frénétique : "Mais dis-moi pourquoi t’es resté chez toi ? J’entends résonner 2 millions de voix." Partout dans les diocèses de France, les listes d’attente sont longues : il est devenu quasi impossible de s’inscrire aux JMJ !

Père Benoist de Sinety, le 29/11/2017 ©Patrick Gaillardin / Hans Lucas Père Benoist de Sinety, le 29/11/2017 ©Patrick Gaillardin / Hans Lucas

Ils sont plus de 40.000 Français à y partir. Pourquoi pas plus ? les explications se font timides : on parle de la raréfaction du nombre de chauffeurs de bus depuis la Covid, de l’explosion des tarifs des compagnies de transports... 

 

Les dernières JMJ en Europe étaient en août 2016, il y a donc sept ans : toute une génération veut goûter à la joie de cette rencontre internationale, et le charme de Lisbonne joue à plein. Ainsi que, n’en déplaise aux grincheux, la parole d’un pape dont beaucoup de jeunes sentent combien elle est essentielle pour ouvrir à l'Église dans nos pays d’Occident un chemin d’avenir.

 

Car ceux qui se préparent à partir pour le Portugal dans quelques semaines ont pour beaucoup en commun le souci de l’avenir de la planète et de la justice entre les peuples. Ils ne sont pas encore désenchantés, sinon de l’inertie de leurs aînés sur ces sujets.

 

Au moment où paraissent les documents romains pour préparer le travail du synode d’octobre prochain sur la synodalité, dans une Eglise de France fragilisée par le discrédit qui touche une partie de sa gouvernance et des modes de désignation de celle-ci, le rassemblement de Lisbonne pourrait bien laisser l’image d’un vieillard, de blanc vêtu, invitant les jeunes du monde entier à ne pas cesser de croire en leur rêve, ni d’espérer qu’avec Jésus, ils puissent se réaliser.

 

Ces jeunes, ils sont divers dans leurs liens à la foi et dans leurs curiosités car c’est ainsi que l'Église se constitue. Non par l’ajout des semblables mais par la communion des personnes. C’est de cette communion que l’Esprit fait surgir la Vie. Cette Vie dont notre monde a tant besoin.

 

On ne peut dès lors qu’espérer que les organisateurs sauront trouver des solutions d’acheminement pour tous ceux qui veulent encore participer à ces rencontres et que dans le cas contraire, les jeunes oseront partir en train, en stop, à dos d’âne ou que sais-je ? Sans trop s’inquiéter des mots d’ordre et des consignes de prudence qui épuisent vite toute velléité d’entreprendre.

 

Lors des JMJ de Rio, François invitait la jeunesse à mettre la pagaille dans l'Église. L’invitation tient toujours ! Ce qui serait formidable c’est que l’immense place du Commerce, les tramways qui serpentent, et les terrasses de cafés des ruelles du quartier médiéval bruissent de conversations, de partages et de projets : que chacun puisse dire et entendre ce que l’Esprit souffle et conseille. Que cette jeunesse renvoie à ses pasteurs qui se rassembleront à Rome en octobre non pas simplement leurs attentes, mais leurs désirs de participer activement à la vie et la mission de l'Église, en n’ayant pas peur de prendre l’initiative !

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h55

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