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Édito de Benoist de Sinety - L'église des moines d'Abu Gosh, sur les traces des pèlerins d'Emmaüs

Édito de Benoist de Sinety - L'église des moines d'Abu Gosh, sur les traces des pèlerins d'Emmaüs

RCF, le 28 avril 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
Le point de vue de 7h55 Édito de Benoist de Sinety - L'église des moines d'Abu Gosh, sur les traces des pèlerins d'Emmaüs

Alors que nos Églises se déchiraient, prétendant inconciliables leurs traditions, les croisés faisaient édifier sur les hauteurs du lieu où, sous le roi David, l’arche d’alliance séjourna, et où, peut être Jésus rompit le temps de la peur pour les disciples d’Emmaüs, une église dédiée à la mémoire de cette rencontre. Les lignes épurées pourraient nous tromper : l'intérieur est peint selon les codes et les règles de l’art byzantins. Alors que la rivalité était à son paroxysme depuis le schisme entre les deux Rome, sur ce petit bout de Terre sainte, Orient et Occident se laissent réunir par le désir d’annoncer la résurrection du Christ, Messie d’Israël.

Père Benoist de Sinety, le 29/11/2017 ©Patrick Gaillardin / Hans Lucas Père Benoist de Sinety, le 29/11/2017 ©Patrick Gaillardin / Hans Lucas

Oh ! L'idée ne jaillit pas d’en-haut, mais très probablement d’une initiative locale : ce sont bien ceux qui ont entrepris l’ouvrage qui en ont décidé les contours et les ornements. Personne n’a même songé à demander une bénédiction aux pontifes du temps. Cela semblait sans doute aller de soi. Car, oui, si l’on réfléchit bien, il va de soi de travailler ensemble dès lors que l’on reconnaît partager l’essentiel.

 

En écoutant comme chacun ce petit refrain du "chacun pour soi" qui semble gagner en popularité, on peut être pris de migraine. Chacun y va de son monologue, comptant sur la ruse ou la force pour l’emporter sur l’autre. On voudrait nous faire croire que le monde s’élèverait dans le louvoiement ou la violence, qu’il n’y a pas d’espoir autre que de faire appel aux bas sentiments et aux instincts grégaires… mais tout cela est faux. Car c’est tout bonnement incompatible avec l’Évangile. Et si l’on tient ces paroles, celles de l’Évangile, pour celles de la Vérité, alors ce qui s’y oppose s’appelle le mensonge. Ou bien c’est que l’on considère le christianisme comme un système culturel utile pour réguler une société ou fédérer des nostalgies. 

 

Ceux qui puisent dans le Christ et sa Parole la force d’espérer et le désir de croire, ne peuvent accepter que l’Amour inconditionnel qui en découle soit facultatif ou restreint. L’église des moines d’Abu Gosh en Israël nous le rappelle : il ne sert à rien de parler du Christ si on n’est pas prêt à proclamer sa résurrection, et à œuvrer sans aucune exclusive à ce que Jésus puisse, par nous, rejoindre les errants de ce monde pour leur porter non d’abord l’Église, mais le message de la Bonne Nouvelle que l’Église sert et qui la déborde résolument.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h55

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