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Édito d'Antoine-Marie Izoard - Assemblée des évêques à Lourdes, le sujet des abus de nouveau à l'ordre du jour

Édito d'Antoine-Marie Izoard - Assemblée des évêques à Lourdes, le sujet des abus de nouveau à l'ordre du jour

RCF, le 30 mars 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023

Alors que, réunis à Lourdes, les évêques français remettent encore une fois l’ouvrage sur le métier, on est en droit de se demander combien de temps l’on va devoir supporter les affaires d’abus de toutes sortes au sein de l’Église, et leurs conséquences.

Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ©DR Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ©DR

La réponse : un bon bout de temps encore, ne serait-ce que pour accompagner les victimes et se défaire d’habitudes néfastes. Reste qu’une bonne partie de la réponse réside dans la riposte de l’institution, et la nôtre.

 

Mais cette riposte, quelle est-elle ? À l’ombre de la coupole de la basilique Saint-Pierre, probablement en avez-vous entendu parler, le pape François vient à peine d’accentuer une fois encore le travail de lutte contre les abus sexuels dans l’Église, avec la publication de nouvelles procédures qui associent toujours plus les laïcs et concernent désormais aussi les associations de fidèles reconnues ou érigées par le Saint-Siège.

 

Au-delà de la constante révision des textes législatifs, il faut définitivement s’extirper des omissions et des silences bien ancrés. C’est pourtant une culture tenace. Sur ce point, la gestion étrange, à Rome, de l’affaire du jésuite slovène Marko Rupnik continue d’interroger. La fin de l’omerta et des manœuvres pour sauver la façade, la réforme du gouvernement de l’Église, le renforcement et l’harmonisation des bonnes pratiques en matière de lutte contre les abus, c’est également ce qui se joue à Lourdes…

 

Quels sont donc les axes de la réponses des évêques Français ? Au pied du mur, ou plutôt aux pieds de Marie, dans la grotte de Lourdes, les évêques réunis en assemblée plénière donnent concrètement suite au rapport indépendant qu’ils avaient commandé à la Ciase. Passé le choc de ce rapport et de ses extrapolations, l’épiscopat devrait faire siennes un certain nombre de propositions des neuf groupes de travail qu'il a lancés il y a un an.

 

Quand quelques-uns veulent profiter de la crise pour défaire l’Église avec des réformes d’abord idéologiques, les évêques ont, au contraire, pour mission d’en consolider les fondements, d’en assurer la vitalité en assainissant son organisation, en la professionnalisant aussi grâce au concours de laïcs, hommes et femmes. Des fidèles formés et aptes à les assister dans leur gouvernement, leur discernement et la vie des paroisses, qui s’impliquent toujours plus et sont appelés à découvrir, dans le même temps, la grandeur et la beauté du sacerdoce.

 

Je me répète : c’est le travail et la gouvernance des évêques qui doivent être réformés en profondeur. La culture du secret et l’entre-soi ont permis que se développe l’horreur des abus. La structure doit être profondément refondée, et les laïcs associés au gouvernement de l’Église. Le pape, les évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses, nous... toute l’Église est pleinement consciente qu’après la Passion vient la lumière. Dans ce chemin, le pape, les évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses ne sont pas seuls au pied de la croix.

 

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