Eau et Rivières de Bretagne veut plus d'information du public sur les eaux de baignade du littoral
Un classement des plages en fonction de la qualité des eaux de baignade, c'est ce qu'a présenté Eau et Rivières de Bretagne. Une plage sur cinq serait polluée régulièrement par des bactéries au niveau national. L'association appelle à plus d'action et de sensibilisation.
"La belle plage", un nom qui sent bon les vacances mais pour Eau et Rivières de Bretagne, c'est un indicateur : celui que l'association a créé pour réaliser son classement des plages françaises, en fonction de la qualité de leurs eaux de baignades.
Pour cela, elle s'est appuyée sur les résultats des analyses publiées par les autorités publiques.
80% de plages bretonnes de bonne qualité
En Bretagne, sur 566 plages classées en 2023, 80% d'entre elles sont de bonne ou de très bonne qualité. "On a été surpris dans le bon sens pour certaines. Il y en avait qui nous paraissaient plus mauvaises qu'elles n'étaient et en fait statistiquement, elles n'étaient pas si mauvaises : elles n'avaient pas une bonne réputation mais la réalité est meilleure", raconte Thierry Chauvin, membre de l'association.
Un problème de qualité des eaux qui n'est pas qu'urbain
En revanche, ce classement d'Eau et Rivières de Bretagne pointe 109 plages où les conclusions sont moins reluisantes : 21 plages sont à éviter dans notre région, et 88 déconseillées, et cela du fait de pollutions récurrentes. "C'est sur la région de St-Malo, sur la Côte d'Émeraude : quand on regarde les chiffres de l'ARS (agence régionale de santé), toutes les plages sont bonnes mais quand on regarde statistiquement, ce n'est pas si bon que cela. Je pense aussi au secteur d'Erquy.[...] Ce qui nous a été confirmé par ce classement, c'est que ce n'était pas seulement un problème urbain".
Rendre plus visible les pollutions
Problème autour de l'assainissement mais aussi des effluents d'élevage, les causes de ces pollutions sont multiples. L'association demande aux autorités publiques, d'agir.
Mais en parallèle, elle revendique la nécessité de rendre visible les pollutions au grand public. "On est surpris de la pauvreté de l'information, surtout que les techniques actuelles permettent d'aller plus loin avec les sms. Une fermeture de plage se traduit souvent par l'affichage dans un coin de plage d'un arrêté d'interdiction, rarement par un pavillon violet. Pour nous, ça devrait pouvoir se faire par un sms."
Eau et Rivières a donc créé le site internet labelleplage.fr pour que les baigneurs puissent consulter l'état des eaux de la plage où ils souhaitent aller se baigner.
Un suivi de la qualité des eaux toute l'année
Mais pour que ces informations soient au plus près de la réalité, l'association prône un suivi sur le long terme, de la qualité des eaux de baignade sur les plages "à problèmes".
Pour Thierry Chauvin, "on oublie le longe-côte, le surf qui se pratiquent toute l'année. Il y a des gens qui se baignent toute l'année. On voudrait que l'information soit vérifiée donc toute l'année. On a une meilleure possibilité d'agir si on a un suivi parce qu'il y a des flux d'eau, d'effluents qui sont variables avec plus d'épandages ou plus de pluies. Cela permet de mieux corriger la situation s'il y a des problèmes".
Eau et Rivières de Bretagne a également lancé une pétition pour réclamer une enquête parlementaire sur la qualité des eaux de baignade.
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