DuraLine : le site de Motz-Serrière fermera ses portes le 15 décembre.
La menace était réelle. En mai dernier, le groupe Orbia annonçait vouloir mettre fin à ses activités de création de gaines pour fibre optique, en Savoie.
Depuis, les élus locaux de tout bord s'étaient mobilisés pour trouver un repreneur. Mais entre délai trop court et manque de dialogue, il faut désormais se rendre à l'évidence, une page se tourne.
Une fin programmée mi-décembre
Selon une information proche du dossier et que nous avons pu contacter, c'est le 15 décembre que l'usine sera plongée dans le silence. Les 65 salariés recevront, cette semaine, leur lettre de licenciement. "C'est pas possible" regrette Brigitte Tougne-Picazo, maire de Serrières-en-Chautagne, l'une des deux communes où est installée l'usine. "C'est une entreprise qui est bénéficiaire et qui va nous fermer une usine avec 65 salariés, que l'on connaît et c'est autant de familles".
Un crève-cœur pour l'édile qui, dès les premières heures, a mobilisé ses collègues pour tenter d'inverser la tendance : "On a eu un espoir, celui de trouver un repreneur... Mais aujourd'hui, il faut se rendre à l'évidence. C'est la rage qui domine".
Derrière le drame humain, un drame économique
Depuis le mois de mai, l'enjeu est de trouver un repreneur dans le temps imparti : deux mois.
Cabinets, chambre régionale de l'économie sont saisis et huit candidats se manifestent. Mais les espoirs se heurtent au mutisme du Groupe Orbia.
"C'est une exécution" résume Renaud Beretti, président de Grand Lac. "Il n'y a pas eu de dialogues, de réponse du propriétaire, pas d'envie manifeste de discuter pour voir la reprise était possible ou pas".
Si le géant Mexicain veut délocaliser son activité, sans l'afficher clairement, il ne semble pas vouloir, pour autant, vendre son terrain et son usine savoyarde. Une impasse.
"C'est du foutage de gueule" soufflent certains élus présents vendredi, aux portes de l'usine, pour une conférence de presse. "On est aussi là pour dire à Orbia qu'on veillera à ce que les règles soient respectées, notamment celles du Plan de Revitalisation" explique Marina Ferrari.
En effet, en France, une grande entreprise qui procède à une vague de licenciement est tenue, dans une logique réparatrice, de contribuer à la re-création d'activité sur le territoire délaissé. "On y sera très attentif et les services de l'Etat aussi" conclut la députée de la 1re circonscription de Savoie.
Pour l'heure, un candidat du secteur professionnel est encore en lice pour la reprise. Mais le chemin sera long puisque selon nos informations, le groupe Orbia, en plus des emplois, compte également délocaliser son matériel dans ses usines de l'est de l'Europe.
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