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Dossier Fukushima

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF,  - Modifié le 25 juin 2021
Le Japon commémore ce jeudi les 18.500 victimes du tsunami à Fukushima, qui a provoqué un accident nucléaire majeur. Jusqu'à remettre en cause l'énergie nucléaire.
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C’est la plus grave catastrophe nucléaire du XXIème siècle. Il y a 10 ans jour pour jour : un séisme de magnitude 9 provoquait un tsunami au Japon. Un événement qui a provoqué la mort de 18.500 personnes et entraîné un accident nucléaire majeur : la fusion des réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi. 

Des milliers de Japonais ont été évacués. Dix ans plus tard, seulement 20 % d’entre eux se sont réinstallés dans la région de Fukushima, incités par le gouvernement. D’autres encore, pas concernés par les évacuations, ont choisi de quitter la région. "C’était très difficile pour beaucoup de gens parce qu'il y a eu des dissensions entre ceux qui sont restés et ceux qui sont partis. Les jeunes générations sont allés faire leur vie ailleurs", explique Yuki Takahata, journaliste indépendante et militante antinucléaire.

Les radiations peuvent provoquer des cancers de la thyroïde ou des malformations chez les enfants à naître. Mais les Nations Unies l'ont affirmé il y a quelques jours : l'accident industriel n'a causé aucun effet néfaste sur la santé des habitants. 

10 ans plus tard, les stigmates sont toujours là 

Le chantier de démantèlement, lui, dure et il y a beaucoup de retard. Les autorités et l'exploitant Tepco doivent trouver des solutions pour évacuer les débris radioactifs, notamment le corium, une sorte de boue radioactive qui se trouve encore au cœur du réacteur. Mais l’exploitant espère un démantèlement total d’ici à 2050. "C’est un objectif qui est très ambitieux compte tenu des difficultés. La fin du démantèlement de Tchernobyl n’est pas prévue avant 2117 alors qu’il y a un seul réacteur. Là il y en a trois", commente Patrice François, expert en démantèlement à l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).

Depuis cette catastrophe, des leçons ont elles été tirées sur le plan de la sécurité ? 

Après la catastrophe, les autorités françaises se sont empressées de vérifier l'état des 58 réacteurs du pays. EDF a renforcé la sécurité dans ses centrales. "Les plans de réaction des exploitants ont été adaptés pour pouvoir faire face à une réaction qui conduise à un accident sur plusieurs réacteurs en même temps. Depuis 2011, il y a des modifications qui ont été réalisées. On est mieux armés", assure Olivier Dubois, adjoint du directeur de l'expertise de sûreté à l’IRSN.

Pas de quoi rassurer les opposants au nucléaire, notamment le réseau Sortir du nucléaire, qui milite pour un arrêt total du développement de cette énergie. "À l’heure où de nouveaux travaux démontrent la faisabilité du 100% renouvelable, on ne peut pas se permettre de continuer vers cette énergie dangereuse", affirme sa porte parole, Charlotte Mijeon. 

De l'autre côté, celui des militants pour le nucléaire, on dénonce une instrumentalisation de la catastrophe. Ils rappellent que c'est le tsunami qui a provoqué des milliers de morts, pas l’accident de la centrale. "La couverture outrancière des conséquences sanitaires de l’accident de Fukushima a conduit à une défiance vis-à-vis de l’énergie nucléaire qui s’est traduite dans les politiques publiques", regrette Myrto Tripathi, présidente de l'association Les Voix du Nucléaire. 

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