DNC : aucun cas en Haute-Loire mais les agriculteurs “vivent avec la peur au ventre”
Depuis la fin du mois de juin 2025, la France est touchée par la dermatose nodulaire contagieuse. La Haute-Loire reste, pour le moment, épargnée. Mais sur le terrain, les agriculteurs sont très inquiets.
La DNC touche les bovins, provoquant des nodules, de la fièvre, une baisse de la production de lait et une hausse de la mortalité. © RCF Haute-Loire.La DNC est une maladie qui touche les bovins. Originaire d’Afrique du Nord, elle est arrivée en Europe avant le début de l’été 2025. Depuis, les éleveurs vivent dans un stress permanent. La raison ? Si un cas est détecté, l’ensemble du troupeau est abattu. Une inquiétude partagée par la profession en Haute-Loire. « Le coût économique sera compensé, même si ce n’est jamais assez, mais le coup psychologique est encore plus grave », indique Nicolas Merle, le président de la FDSEA, le principal syndicat agricole du département.
Cette maladie a déjà touché la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’Isère et les deux Savoie ont fait face à plusieurs cas. « En Haute-Loire, nous avons seulement eu quelques cas contacts », explique le préfet de Haute-Loire, Yvan Cordier. En visite sur une exploitation de Landos, le représentant de l’État rappelle la stratégie en place. En plus de l’abattage systématique, la détection précoce, la restriction des mouvements des bovins et la vaccination doivent permettre d’éradiquer la maladie. « Nous n’avons pas le choix d’abattre l’ensemble du troupeau, malheureusement », tente d’expliquer Yvan Cordier.
La vaccination à l’échelle nationale n’est pas une solution selon l'État
Plusieurs agriculteurs présents ne sont pas d’accord. Ils demandent une vaccination totale de tous les troupeaux. « Déjà, nous ne sommes pas sûrs que ça marche, et si on fait ça, tous nos partenaires commerciaux vont considérer que nous ne sommes plus un pays indemne », se défend le préfet. Conséquence directe : plus de vente de bovins ou de fromage au lait cru ailleurs qu’en France. Si c’était le cas, ce serait une catastrophe économique pour l’agriculture française.
La profession s’insurge aussi contre l’impossibilité actuelle d’exporter les bêtes, même vaccinées, à l’étranger. « On crève la bouche ouverte », s’emporte l’un d’entre eux. La directrice de la DDETSPP, Carole Souvignet, tente de calmer le jeu, rappelant que « la Suisse et l’Italie autorisent à nouveau, depuis le 8 décembre 2025, l’export de bêtes vaccinées ». Nicolas Merle précise que « c’est sous conditions et que c’est trop restrictif ».
L’enjeu prioritaire reste d’éviter l’apparition d’un cas de DNC en Haute-Loire. Le Groupement de défense sanitaire (GDS) est sur le pont. L’association vient en aide aux éleveurs sur l’ensemble des problématiques sanitaires. Elle réalise des contrôles administratifs pour s’assurer qu’aucune bête en provenance de zones contaminées ne passe par la Haute-Loire. Le plus dur semble être passé ; malgré tout, les services de l’État et les agriculteurs demeurent vigilants. « On vit la peur au ventre », conclut l’un d’entre eux.
