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D’Istanbul à Paris, Esther Benbassa raconte une vie d’enrichissement humain

D’Istanbul à Paris, Esther Benbassa raconte une vie d’enrichissement humain

Un article rédigé par Albane Joly - RCF, le 8 avril 2025 - Modifié le 8 avril 2025
Le Grand TémoinD’Istanbul à Paris, Esther Benbassa raconte une vie d’enrichissement humain

Esther Benbassa, ancienne sénatrice écologiste du Val-de-Marne puis de Paris, professeure de l'histoire des religions à l'École pratique des hautes études pendant 43 ans, a publié le 27 mars Indocile aux éditions du Cerf. Une autobiographie qui met en lumière son parcours de vie inspirant entre Istanbul, Israël, Tel Aviv et la France. 

Esther Benbassa, ancienne sénatrice écologiste du Val-de-Marne puis de Paris, est aussi professeure de l'histoire des religions à l'École pratique des hautes études. © Pierre-Hugues DuboisEsther Benbassa, ancienne sénatrice écologiste du Val-de-Marne puis de Paris, est aussi professeure de l'histoire des religions à l'École pratique des hautes études. © Pierre-Hugues Dubois

Indocile depuis son enfance 

Dès son enfance en Turquie, l’autrice a porté le désir de s’émanciper. À Istanbul, elle a appris très tôt à ne pas accepter les conditions difficiles qui lui étaient imposées. "Quand on était une petite fille, il fallait que les parents vous choisissent un mari. On vous préparait un trousseau à 7 ans", raconte-t-elle. Scolarisée dans une école catholique congrégationaliste, elle apprenait la puériculture et ses professeurs lui interdisaient la lecture de Simone de Beauvoir. "Tout était interdit, quasiment", s’exclame-t-elle.

Quand on était une petite fille, il fallait que les parents vous choisissent un mari. On vous préparait un trousseau à 7 ans

Au côté de sa famille et grâce à l’apprentissage du français, la jeune Esther "a appris l'Occident" avec ses codes et sa culture. Jour de France, un magazine spécialisé dans l'actualité des célébrités et des familles royales européennes, trônait sur le buffet familial. La mère d’Esther a souvent rappelé à sa fille l’importance de bien apprendre le français à l’école pour "être une femme indépendante. Et cela, c'est de l'indocilité, déjà". 

Un plaidoyer pour une rapprochement entre l'Orient et l'Occident

À partir de 1965, l’autrice a vécu à Jaffa, ville aujourd'hui incluse dans la municipalité sud de Tel Aviv-Jaffa en Israël. Toujours scolarisée dans l'enseignement catholique, l’autrice va connaître la bourgeoisie palestinienne qui possédait d'immenses maisons à Jaffa et envoyait ses enfants dans les écoles françaises. "J'ai connu ces Palestiniens et leur manière de vivre. Maintenant, je ne peux pas admettre ce conflit qui continue", déplore Esther Benbassa. Cette dernière est en faveur de la solution à deux États, côte à côte, ou un État fédéral, palestinien et israélien.  

Je crois que le rapprochement avec l'Occident est une ouverture nécessaire, d’autant qu’aujourd'hui l'islamisme prend de plus en plus le dessus

Ce mercredi 8 avril, Emmanuel Macron est en Égypte dans un avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza. Esther Benbassa l'affirme : "Je crois que le rapprochement avec l'Occident est une ouverture nécessaire, d’autant qu’aujourd'hui l'islamisme prend de plus en plus le dessus". Sa position est claire : les écoles étrangères doivent continuer d’exister pour que l'apprentissage du français et surtout de l’anglais soit possible. C'est bien grâce à l’école qu'Esther Benbassa est rentrée de plein pied dans le monde occidental de la liberté. 

Une opinion qui ne lui empêche pas d'affirmer : "Je ne crois pas que l'unicité fasse notre richesse. Les grands moments de civilisation judéo-chrétienne, judéo-musulmane, ce sont les grands moments de l'histoire de ces minorités". 

Une rencontre marquante avec Jésus à l'âge de 5 ans

Esther Benbassa a fait la connaissance de Jésus vers l'âge de 5 ans, lors d’un dîner chez des amis arméniens. "De petites images le représentant étaient collées sur le mur au-dessus d'un lit." De retour dans sa maison, elle demande à son père d'épouser Jésus. Celui-ci lui répond négativement, expliquant que Jésus est déjà mort et que la fillette doit plutôt s'intéresser à ses poupées. Esther Benbassa, ne comprenant pas la différence entre le Dieu juif et le Dieu chrétien, décide alors de laisser Dieu de côté.  

Mon histoire avec Jésus est très belle

Aujourd’hui, Esther Benbassa estime être "une personne qui n'a pas la foi. D'ailleurs, chez les Juifs, on n'a pas besoin d'avoir la foi. Pour autant, mon histoire avec Jésus est très belle". Celle qui n’a pas besoin de pratiquer, s’appuie sur "une éthique personnelle qui lui sert de boussole". S’engager dans l’associatif fait partie intégrante de ses valeurs, l'ancienne sénatrice visitant encore les prisons de manière bénévole et participant à l’accueil des immigrés. 

La place du christianisme dans la société actuelle est marginalisée, selon l’autrice. Mais "il y a des pèlerinages, on voit qu'il y a une autre voie du christianisme qui se faufile comme ça et qui va être l'avenir. Et d'autres religions se sont refermées en raison des conflits".

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Grand Témoin
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