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"Dieu n’est pas dans l’IA" selon Isabelle de Gaulmyn, la présidente des Semaines Sociales de France

"Dieu n’est pas dans l’IA" selon Isabelle de Gaulmyn, la présidente des Semaines Sociales de France

Un article rédigé par Mélanie Niemiec - RCF, le 12 novembre 2025 - Modifié le 12 novembre 2025
L'Invité de la MatinaleIsabelle de Gaulmyn : l'IA au coeur des Semaines sociales de France

La 99e rencontre nationale des Semaines Sociales de France se tiendra ce week-end à Bordeaux. Isabelle de Gaulmyn est journaliste et présidente des Semaines Sociales de France, ainsi que membre du CCNE, le Comité Consultatif National d'Éthique. À la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise, elle évoque les enjeux éthiques liés à l’IA et l’importance d’apporter un regard chrétien sur le sujet. 

Isabelle de Gaulmyn © MNIsabelle de Gaulmyn © MN

"L’Église propose à tous le trésor de son enseignement social en réponse à une autre révolution industrielle dans le domaine de l’intelligence artificielle". Ce sont les mots prononcés par le pape Léon XIV lors de son discours inaugural en mai 2025. Ils font écho aux échanges qui se dérouleront dans quelques jours à Bordeaux durant la rencontre des Semaines Sociales.

Doctrine sociale de l’Eglise et IA

Isabelle de Gaulmyn  explique que l’intelligence artificielle est "un outil qui met directement l'homme comme individu face à une machine qui lui répond et qui prétend être un autre homme".  La présidente des Semaines Sociales estime que les chrétiens peuvent apporter leur contribution sur ce thème. C’est précisément l’objectif de l’événement organisé à Bordeaux, afin de "réfléchir à la façon dont la dignité humaine peut être respectée à travers les différentes évolutions de la société".

Depuis son arrivée au Vatican, le pape Léon XIV exprime une vision à la fois prudente et éthique sur l'intelligence artificielle. Il met en garde sur les risques qu’elle peut poser pour la dignité humaine. Cependant, il reconnaît que c’est un "produit exceptionnel du génie humain". Pour la présidente des Semaines Sociales, l’utilisation et l'expansion de l’IA sont "une révolution anthropologique du rapport à la technologie et au progrès". Selon elle, Léon XIV adopte une position semblable à celle de son prédécesseur, Léon XIII, qui était lui aussi confronté à "l’émergence d’un monde nouveau".

La régulation de l’IA

On observe depuis quelque temps un bras de fer dans la régulation de l'IA, bras de fer qui interroge aussi entre l'Europe et les Etats-Unis. Cet affrontement politique et économique s’articule autour des règles encadrant le développement et l’usage de l’intelligence artificielle. L’Union européenne, avec "l’IA Act" entré en vigueur en août 2025, impose des règles strictes visant à protéger les droits fondamentaux, encadrer les usages à risques, assurer la transparence et la sécurité des systèmes. 
À l’inverse, les États-Unis préfèrent une approche plus souple, misant sur l’autorégulation et la liberté d’innovation. Isabelle de Gaulmyn insiste sur le fait que "les problèmes éthiques de cette technologie ne peuvent être réglés uniquement par les politiques ou les scientifiques". C’est la raison d’être de la rencontre nationale des Semaines Sociales de France : permettre à des citoyens de "réfléchir et de discuter ensemble pour savoir comment mieux utiliser l’intelligence artificielle".

L’IA n’est pas un Dieu

Isabelle de Gaulmyn le formule clairement, "Dieu n’est pas dans l’IA". Le pape Léon XIV souligne que l’IA est avant tout un outil, fruit de la "capacité créatrice que Dieu a confiée à l’humanité". Il précise que l’intelligence artificielle ne doit pas être confondue avec l’intelligence humaine, car "l’accès aux données ne doit pas être confondu avec l’intelligence". "Il est important de conserver notre rapport à l'autre en fonction de notre rapport avec Dieu", ajoute-t-elle, insistant sur le fait que c’est une manière de "garder une forme de responsabilité les uns envers les autres"
Pour s’inscrire à la rencontre nationale des Semaines Sociales de France, en présentiel ou en ligne, il faut réserver un billet. La participation est payante, avec des tarifs variant selon que l’on choisisse le weekend complet ou une journée seule. La billetterie se trouve sur le site ssf-fr.org

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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