Accueil
Devenir prêtre aujourd'hui en France
Partager

Devenir prêtre aujourd'hui en France

Un article rédigé par Etienne Pépin - RCF, le 4 décembre 2023  -  Modifié le 4 décembre 2023
L'actu chrétienne Devenir prêtre aujourd’hui en France

 « Rassemblés, sanctifiés, envoyés » c’est le thème du rassemblement des 600 séminaristes français à Paris ce week-end. C’est là 3ème fois en 20 ans qu’un tel évènement est organisé. Ensemble pendant 3 jours, ils ont vécu un moment de rencontres, de prière et de mission dans les grands lieux spirituels de la capitale de Montmartre au parvis de Notre Dame et dans toutes les paroisses. Ce pèlerinage parisien était aussi un moment de témoignage au plus grand nombre de « la beauté et la joie de répondre à l’appel à devenir prêtre. ». L'occasion de découvrir la formation des prêtres en France. 

Rassemblement des séminaristes de France / © Corinne Simon / Hans Lucas Rassemblement des séminaristes de France / © Corinne Simon / Hans Lucas

Une formation intégrale 

La formation des futurs prêtres s’articule autour de 4 piliers : humain, intellectuel, spirituel, et apostolique. C’est l’équilibre entre eux qui permet au prêtre de s’épanouir dans notre monde. Béatrice Lugagne-Delpon, professeur de philosophie au séminaire de Versailles explique : « On ne peut pas faire de philosophie sans se poser de questions existentielles qui touchent au spirituel, à l’humain et à la manière d’être ancré et équilibré. » En ce sens, celle qui est aussi membre du conseil du séminaire de Versailles précise que la formation des séminaristes les ouvre sur le monde. Ils sont accompagnés par des prêtres et des laïcs formateurs, des familles d’accueil avec lesquels ils vivent des expériences humaines, ils vont au théâtre, ils participent à des pèlerinages, ils font de l’évangélisation de rue … 

La formation des prêtres a évolué ces derniers mois

La formation des séminaristes en France se déroule en 4 grandes phases : la propédeutique la phase de discernement vocationnel, le premier cycle de philosophie appelé désormais cycle de formation du disciple-missionnaire, le second cycle de théologie appelé désormais cycle de configuration au Christ et la dernière phase avec l’institution au lectorat et l’acolytat avant l’ordination diaconale puis presbytérale.

Le programme fixé par le Vatican, la Ratio fundamentalis, est régulièrement adapté aux réalités locales dans une Ratio nationalis. La dernière a été mise en œuvre à la rentrée de septembre 2023 avec deux grands axes principaux fixés par le pape. D’abord que le niveau d’étude, la capacité intellectuelle ne soit pas le seul critère d’évaluation des séminaristes. Ensuite, que les autres piliers de la formation soient revalorisés et bien validés étape par étape au fur et à mesure du séminaire. 

Les séminaristes accompagnés dans leur vie affective

Depuis le rapport de la CIASE sur la pédocriminalité dans l’Eglise, la prévention s’est renforcé dans la formation des futurs prêtres. Mgr Mikas, évêque de Lourdes et président du Conseil pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale (Cemoleme) de la Conférence des évêques de France (CEF) explique que « les séminaristes sont formés à une vie affective, personnelle, sexuelle équilibrée, mature et ordonnée pour quelqu’un qui va s’engager dans une vie de célibataire chaste et continent ».

Pour cela, les séminaires organisent des ateliers dans lesquels les jeunes sont accompagnés par des psychologues qui aident les formateurs à détecter parfois des fragilités. Mais Béatrice Lugagne-Delpon explique que « les formateurs n’ont pas la maitrise totale de l’évolution des séminaristes, il peut nous échapper des facettes clivées. » 

La fraternité essentielle

Il y a aujourd’hui 700 séminaristes en France répartis dans 25 séminaires (13 diocésains, 9 communautaires, 1 à Rome). La fraternité est essentielle pour eux explique le Père Thomas Poussier recteur du séminaire d’Aix en Provence et secrétaire du conseil national des grands séminaires : «Il y a un vrai enjeu aujourd’hui de tisser des liens fraternels parce que le tissu chrétien s’amenuise et aussi parce qu’il y a une vraie émulation à la sainteté et à la vigueur pastorale quand on est plusieurs prêtres dans la même paroisse. La fraternité est un signe d’espérance, pour l’Eglise de France, Dieu appelle des hommes à devenir prêtre ! » 

Le pape François a écrit aux séminaristes réunis à Paris. Il les invite à adopter « un style pastoral de proximité ». Répétant la formule qu’il utilise régulièrement il a rappelé qu’un prêtre est un homme qui « connaît l’odeur de ses brebis ». Sur la question du célibat il écrit : « Le prêtre est célibataire parce que Jésus l’était, tout simplement. »

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'actu chrétienne

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don