Devenir adulte : à 21 ans, une majorité de jeunes ne se sent pas autonome

Quand devient-on vraiment adulte ? C’est la question posée par la fondation Apprentis d’Auteuil, par un sondage Opinion Way publié ce jeudi 24 juin. Si pour 2/3 des répondants, leur 18e anniversaire est associé à une fête et une joie, 35 % se sentent angoissés et stressés. 
              
« L’écrasante majorité des jeunes ne sont pas indépendants financièrement à 18 ans. Même à 21 ans, une majorité d’entre eux ne se sent pas autonome », explique Anne Boisse. La chargée de plaidoyers pour les Apprentis d’Auteuil estime que « l’entrée dans l’âge adulte se fait de manière progressive ». 

Accompagner jusqu’à 21 ans les jeunes placés à l’Aide sociale à l’enfance

Depuis une loi de 2022, la loi Taquet, les enfants placés à la protection de l’enfance doivent être accompagnés jusqu’à leurs 21 ans. Un accompagnement inégal selon les départements dénonce la fondation qui réclame une égalité de traitement sur tout le territoire.

Cet accompagnement est d’abord financier. Mais la fondation Apprentis d’Auteuil plaide pour un accompagnement global des jeunes adultes. Par des conseils pour « se loger, se soigner » ou même un soutien « affectif qui est essentiel pour ces jeunes ».

Le Pas de Calais adopte un accompagnement jusqu’à 25 ans

Le département du Pas de Calais a voté hier, mercredi 23 juin, une rallonge de la loi Taquet. Les jeunes issus de l'Aide sociale à l'enfance pourront bénéficier d’une aide financière jusqu’à l’âge de 25 ans. Trois conditions pour en bénéficier : avoir obtenu son bac, avoir bénéficié d’une prise en charge au titre d’un contrat jeune majeur d’au moins six mois entre ses 18 et ses 21 ans, et être engagé dans des études diplômantes.

Un dispositif qui réjoui Anne Boisse sur le principe :

Nous, avec le collectif Cause Majeur, sommes tout à fait favorables à un accompagnement jusqu’à 25 ans. Mais la condition actuelle, c’est d’avoir le bac. Or, pour ces jeunes, les ressources sont limitées. Si ces jeunes avaient déjà tous les bagages nécessaires pour avancer, ils n’auraient pas besoin d’aide. Près de50 % des jeunes sans-abris sont issus de l’aide sociale à l’enfance. Leur demander d’avoir le bac, c’est déjà beaucoup.