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Des géants néerlandais de la pêche industrielle épinglés pour leurs pratiques dans la Manche

Des géants néerlandais de la pêche industrielle épinglés pour leurs pratiques dans la Manche

Un article rédigé par Aurélien Vurli - le 28 mai 2025 - Modifié le 28 mai 2025
Le journal régional • Hauts de FranceL'ONG Bloom révèle l'emprise des Big Fives sur la pêche - journal du 28 mai

Des navires industriels néerlandais, appartenant a cinq grandes familles de la pêche aux Pays-Bas, sont accusés de pratiquer des méthodes destructrices pour les écosystèmes marins. Certains de ces bateaux exercent depuis des ports français et boulonnais. 

Les Big Five contrôlent près de 230 navire, dont le plus grand navire de pêche au monde, l’Annelies Ilena, d’une longueur de 145 mètres ©WikicommunsLes Big Five contrôlent près de 230 navire, dont le plus grand navire de pêche au monde, l’Annelies Ilena, d’une longueur de 145 mètres ©Wikicommuns

Ce qu'il faut retenir :

  • Cinq familles néerlandaises dominent la pêche industrielle, y compris dans la Manche révèle l'ONG Bloom.
  • Leurs navires pratiquent une pêche destructrice : chaluts de fond, mersales, pélagiques.
  • Ces méthodes menacent la biodiversité, relâchent du CO₂ et épuisent la ressource locale.

Ces cinq familles, surnommées les « Big Fives », dominent l’industrie de la pêche européenne. À elles seules, elles réalisent plus de 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit deux fois plus que toute la pêche française réunie. Leur influence ne s’arrête pas à leurs côtes : selon l’ONG Bloom, ces géants opèrent aussi dans la Manche… avec des conséquences écologiques lourdes.

« On a cartographié l'activité de ces cinq industriels néerlandais. Sur 230 navires, 99,6 % utilisent des méthodes de pêche destructrices : chalut de fond,  senne démersale, chalut pélagique », déplore Fabien Randrianarisoa, responsable de campagne à Bloom.

Des pratiques « climaticides » dans la Manche

L’ONG met en garde contre l’impact de ces méthodes sur les écosystèmes, en particulier dans le détroit du Pas-de-Calais. « C’est un détroit. Quand il y a des navires industriels de 150 mètres, derrière, quand les pêcheurs artisans viennent, la ressource a été complètement raflée », alerte Fabien Randrianarisoa.

Ces techniques raclent le fond marin, capturent des espèces non désirées, détruisent les habitats et libèrent du CO₂ stocké dans les sédiments. « C’est climaticide en plus de faire du mal à la biodiversité », insiste-t-il.

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Un système bien organisé, au détriment de la pêche artisanale

Derrière cette emprise mondiale se cache une organisation puissante : « Ces familles possèdent des filiales conjointement détenues. Elles ne sont pas seulement concurrentes, mais aussi des alliées de circonstances », explique le responsable de campagne.

Pour l’ONG Bloom, il est urgent que les autorités européennes et françaises prennent des mesures pour protéger la ressource halieutique et soutenir la pêche artisanale, en première ligne face à ce rouleau compresseur industriel.

Ces enquêtes sont a retrouver sur le site internet de Bloom

Le journal régional - RCF Hauts de France
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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