Derrière les barrières du Carnaval de Nice
Cette année, au Carnaval de Nice, 85 000 personnes peuvent assister aux représentations contre 200 000 personnes les années précédentes. Entre les prix et les mesures de sécurité, certains habitants se retrouvent derrière les barrières.
Il est 15 h 30 au Carnaval de Nice, ce mercredi 16 février, lorsque débute la bataille de fleurs. Avec les mesures de sécurité, seuls 5 000 spectateurs assistent à la représentation. D'un côté, il y a ceux qui payent, et de l'autre côté de la barrière, il y a les niçois nostalgiques d'une époque passée où l'on pouvait voir les chars.
Une histoire de prix
Appuyé contre la clôture, Christian regarde le carnaval debout sur sa selle de vélo. "C'est le seul moyen de voir quelque chose. Vous avez vu le prix ? On ne peut pas faire autrement," assure-t-il. Pour un adulte, la bataille de fleurs, c'est 28 euros en tribune et 12 euros en zone piétonne. À peine une minute plus tard, un policier lui demande de descendre. "Vous voyez, on nous prive d'un carnaval populaire, pour un carnaval mercantile", s'agace Christian.
Un peu plus loin, dans les fines ouvertures des barrières, les enfants de Waria essayent d'apercevoir les chars. "Je veux entrer", lance un des enfants. Mais la maman de six enfants le sait, avec toute sa petite tribu, impossible de pouvoir offrir une place à chacun d'entre eux pour le Carnaval. "Je leur ai acheté des confettis, mais c'est tout ce que je peux faire", avoue la mère de famille. Niçoise, depuis toujours, Waria se souvient du Carnaval de son enfance, "je venais avec mes grands-parents, autrefois tout était ouvert, alors même si on ne payait pas les places assises, on pouvait tout voir. Ces barrières ce n'est pas croyable", déclare-t-elle.
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— caro damor (@DamorCaro) February 14, 2022
Liberté ou sécurité ?
Bien que, la lassitude s'installe face à ses hautes barrières noires de 2 mètres 50, le traumatisme des attentats passés est encore bien présent, alors certains habitants comprennent le dispositif de sécurité mis en place. "C'est normal que l'on soit protégé avec tout ce qui arrive. Les attentats, le Covid, il n'y avait pas tout ça à l'époque", affirme Marie-Antoinette. Ces barrières ont été posées pour la première fois en 2016 lors de l'état d'urgence. Pour cette édition 2022, Christian Estrosi, le maire de Nice, s'est engagé à mettre en place "le plus gros dispositif de sécurité jamais déployé". Aujourd'hui, en plus des barricades, le Carnaval est surveillé par 290 policiers.
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