Dernier jour du "conclave" sur les retraites, les partenaires sociaux parviendront ils à un accord ?
Le "conclave" sur la réforme des retraites, impulsé par François Bayrou, doit s'achever mardi 17 juin avec une dernière réunion. Les partenaires sociaux sont censés se mettre d’accord pour rééquilibrer le système des retraites menacé d’un déficit chiffré à plus de 6,6 milliards d'euros en 2030.
Image d'illustration par Wilfried Pohnke de Pixabay.Les partenaires sociaux parviendront ils à se mettre d'accord ? Leurs positions de départ semblaient irréconciliables, tant sur l’âge de départ que sur les contreparties sur la pénibilité. Il ne reste plus que cinq participants, CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal.
Délai imparti
François Bayrou s'est dit lundi 16 juin être prêt à accorder "quelques jours de plus". Le Premier ministre a lancé une nouvelle proposition : accorder une "prime" aux salariés seniors. Une "partie de sa retraite, en plus de son salaire", pourrait être versée au salarié "qui aurait atteint ses droits à la retraite" et déciderait "de rester au travail", a-t-il indiqué. Initiative qui a manifestement pris de court les syndicats.
Pour rappel, la concertation, débutée le 27 février, devait à l'origine rendre ses conclusions le 28 mai. Et le processus a déjà connu son lot de portes qui claquent, avec les départs de FO dès la première réunion puis de la CGT et de l'U2P (organe des artisans côté patronal) mi-mars.
Sujet irréformable
Le défi du "conclave" est de taille : trouver un terrain d'entente pour rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, portant progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Et rééquilibrer le système des retraites qui, sans contre-mesure, plongerait dans un déficit chiffré à 6,6 milliards d'euros en 2030, selon la projection du Conseil d'orientation des retraites (COR).
Trouver les finances
Il reste un angle mort majeur : quel financement du système des retraites ? "Medef et CPME ne veulent pas participer à l'effort financier", grince Pascale Coton pour la CFTC : les organisations patronales refusent en effet d'augmenter les cotisations salariales ou patronales.
Pour les sources de financement, les syndicats ne rejettent pas l'idée que les retraités puissent être mis à contribution. Les scénarios envisagés tournent autour d'une sous-indexation des retraites sur l'inflation ou d'une augmentation des taux de CSG susceptible d'épargner les retraités modestes.
Matignon retient son souffle
C'est un instant de vérité pour François Bayrou, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.
Le Premier ministre s'était alors engagé à présenter un éventuel accord des partenaires sociaux devant le Parlement. Mais les choses ne sont plus aussi claires.




