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"Depuis 2020, on a voté pareil à 98% dans les dossiers" : à Riom, la gauche unie s'attaque aux municipales 2026

"Depuis 2020, on a voté pareil à 98% dans les dossiers" : à Riom, la gauche unie s'attaque aux municipales 2026

Un article rédigé par Mehdi Magueur - le 20 mai 2025 - Modifié le 20 mai 2025

Alors que le maire sortant, Pierre Pécoul (DVD), édile depuis 2014, ne souhaite pas se représenter, les forces de gauche ont annoncé plancher sur un programme commun, qui aboutira à l'élaboration d'une liste, annoncée au plus tard à l'automne prochain. 

Au parc Dumoulin, le rassemblement de gauche à Riom a commencé à égrainer les prémices de son programme pour les municipales 2026Au parc Dumoulin, le rassemblement de gauche à Riom a commencé à égrainer les prémices de son programme pour les municipales 2026

Un front commun pour ramener la mairie à gauche. Ce vendredi 16 mai, les forces de gauche riomoises ont annoncé, au parc Dumoulin, travailler sur un programme groupé. Au rendez-vous, on retrouve notamment Boris Bouchet, élu PCF à la Ville de Riom et conseiller régional Insoumis & Communistes, Christine Pirès-Beaune, conseillère municipale à Riom et députée (PS) de la deuxième circonscription du Puy-de-Dôme ou encore Pierre Verdier, issu de la société civile et récemment encarté chez Les Écologistes. 

"On se rassemble tous pour construire un projet dans un premier temps. On veillera à ce qu'il n'oublie personne et qu'il améliore la qualité de vie dans la ville de Riom", résume sobrement Boris Bouchet. 

En 2020, les forces politiques en présence étaient parties en ordre dispersé. La liste menée par Boris Bouchet était arrivée en troisième position lors du premier tour, avec 19,56% des voix, derrière celles de Pierre Pécoul (DVD) et Charles Brault (rassemblement de la gauche). Les deux listes de gauche avaient ensuite fusionné, échouant à un point de la victoire face à celle conduite par le candidat de droite. 

 

Boris Bouchet, PCF, veut "placer le projet avant le casting" pour les municipales

Le maire sortant, Pierre Pécoul a d'ores et déjà annoncé qu'il ne présenterait pas de nouvelle candidature. La gauche rassemblée y voit certainement une double opportunité : leurs adversaires politiques pour l'instant déclarés, Stéphanie Flori-Dutour (LR) et Pierre Chassaing, à droite également, tous deux ex-premiers adjoints à Pierre Pécoul, ont annoncé conduire des listes chacun de leur côté.

"Nous, on a fait le choix de ne pas partir d'une personnalité autour de laquelle les choses s'agrègeraient. On pense que c'est ce qu'attendent les gens. Alors que les jeux d'appareil, les jeux politiciens, c'est ce qui éloigne de la politique, des urnes, et donc du vivre ensemble", en profite Boris Bouchet.

"On a appris à se connaître depuis 2020"

Un discours porté à l'unisson par les membres de la gauche rassemblée. Les 33 noms sur la liste seront cochés définitivement, au plus tôt, à l'automne prochain, prévient-on. "On va d'abord rencontrer les gens, discuter dans les quartiers, en centre-ville, pour écouter ce que les citoyens ont à nous dire, car on croit vraiment que tout part de là", revendique Christine Pirès Beaune.

Pour la députée du Puy-de-Dôme, tout s'est fait naturellement. "On a appris à se connaître depuis 2020 [dans l'opposition municipale de gauche]. On s'apprécie, on n'a pas de divergences particulières dans la gestion des dossiers au vu de nos décisions : on a voté la même chose dans 98% d'entre eux", souligne-t-elle. 

Première photo de famille pour la gauche riomoise rassemblée.

En cinq ans, les élus de l'opposition ont aussi repéré des sujets qu'ils estiment prioritaires pour la campagne électorale qui se profile. Notamment ceux qui touchent à la santé ; Riom, avec ses 18.000 habitants, n'est pas épargnée par le problème national de manque de soignants. "Quand on parle de désert médical, il n'y a pas que les zones rurales. À Riom, on a un problème avec les médecins généralistes mais aussi d'autres professions médicales ou paramédicales. Et il faut s'en emparer tout de suite, parce que sinon le nombre de personnes non suivies médicalement va devenir très important", alarme l'élue socialiste.

La commune possède la clause de compétence générale [concept de droit qui élargit les compétences d'une collectivité territoriale hors de son champ initialement établi], ce qui veut dire que certaines communes sont allées très loin en créant un centre de santé communal, en "fonctionnarisant" les médecins. Cela peut aussi passer par un projet de centre de santé pluridisciplinaire, comme à Pontgibaud.

Son idée développée, la parlementaire du Puy-de-Dôme pointe le doigt sur une limite : "celle d'identifier les médecins qui peuvent porter ce projet en amont, car c'est facile de créer une coquille, mais beaucoup plus difficile de trouver des professionnels de santé pour habiter la coquille". 

Christine Pirès Beaune (PS) sur les problèmes de santé qui touchent Riom

Une volonté affichée d'inclure les habitants dans la réflexion

Pour porter les aspirations riomoises dans leur ensemble, le rassemblement de gauche déclare aussi vouloir s'appuyer sur tout membre issu de la société civile qui serait intéressé pour participer au projet en construction. "Notre programme sera nourri des rencontres que nous ferons dans les prochains mois pour permettre à celles et ceux qui souhaitent participer à cette aventure collective et commune de prendre leur place dans la réflexion, et pourquoi pas sur la liste", présente Boris Bouchet. 

L'un d'entre eux a déjà franchi le pas. Pierre Verdier, habitant riomois, représente les Verts dans cette union. Intéressé de longue date par la politique, il a récemment adhéré aux Écologistes. Son premier engagement politique à date. "Je ne fais pas de politique, je suis un citoyen et j'ai envie de faire bouger les choses à Riom depuis un certain temps", s'introduit-il. Avec son regard neuf et ses convictions écologistes, il espère que la Ville s'empare notamment des questions de mobilité douce et d'aménagement du territoire dans un objectif d'adaptation à l'urgence climatique. 

Avec la gauche rassemblée, le voici désormais dans le bain politique, avec un an pour embarquer ses concitoyens et travailler sur un programme commun. Qui mènera à des propositions concrètes d'ici à l'automne, avant un scrutin pour les prochaines municipales en mars 2026.

Pierre Verdier (Les Ecologistes), issu de la société civile, sur le désintérêt citoyen pour les scrutins
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