Demandez Angela : un signal d’alerte contre le harcèlement de rue à Nice

Une étoile rose collée à l’entrée de certains magasins, avec inscrit en son centre “Demandez Angela” Ce code énigmatique, en réalité un mot de passe, permet d’alerter le commerce que la personne subit du harcèlement de rue et a besoin d’aide.

Né au Royaume-Uni en 2016, “Demandez Angela” s’est progressivement implanté en France et a été introduit à Nice en 2023. En 2025, la ville compte 101 magasins partenaires, allant des bars et restaurants aux hôtels, supermarchés et autres commerces. Les commerçants s’inscrivent volontairement en signant une charte d’engagement et reçoivent une formation pour intervenir en cas d’incident. Une commerçante partenaire place Garibaldi explique : « Si quelqu’un entre dans le magasin et prononce ‘Angela’, je sais immédiatement qu’il faut appeler la police et lui offrir un environnement sécurisé. »

Un outil encore méconnu

Bien que le nombre de commerces partenaires soit important, seulement 12 interventions ont été enregistrées en un an et demi. « Pour l’instant, nous n’avons eu que très peu de sollicitations », constate la gérante.

Franck Martin, adjoint à la mairie de Nice, souligne l’importance d’intensifier la communication autour du dispositif : « Il faut en parler davantage, car certaines femmes victimes n’osent pas se rendre dans un magasin partenaire. Il faut qu'on communique plus encore. » Ce constat est confirmé par un rapport de 2024 “Libres en ville”, qui révèle que, dans l’échantillon étudié sur le sentiment d’insécurité des femmes dans l’espace public bordelais, le dispositif est encore peu connu et que nombre d’entre elles hésitent à l’utiliser.

Anne-Gaël Bauchet, directrice d’Alter Egaux, coopérative de prévention des violences sexistes et sexuelles, rencontre régulièrement des femmes qui ignorent l’existence de “Demandez Angela”. Pour elle, ce dispositif ne saurait être le seul moyen de prévention : « Il est indispensable de multiplier les outils, comme le Violentomètre par exemple, afin d’avoir un impact réel sur la lutte contre les violences. »