Délégations russe et ukrainienne tentent de nouveaux pourparlers à Istanbul
Des délégations russe et ukrainienne doivent se rencontrer à nouveau lundi 2 juin à Istanbul. Au lendemain d’une attaque ukrainienne d’ampleur sur les forces aériennes russes. Les deux parties sont très loin d'un accord de trêve.
Image d'illustration par Trevor M de Pixabay.Nouvelle chance de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, lundi 2 juin à Istanbul, pour tenter de stopper la guerre.
Sursaut ukrainien
La nouvelle rencontre intervient au lendemain de l'une des attaques ukrainiennes les plus audacieuses et réussies jamais menées sur le sol russe, jusqu'en Sibérie. Un vaste assaut coordonné de drones a visé quatre aérodromes militaires russes. Selon les services de sécurité ukrainiens, l’attaque a touché plusieurs dizaines d'avions, dont des bombardiers stratégiques.
Le président ukrainien affirme que jamais son pays n'avait mené une opération à si "longue portée". Alors que reprennent les discussions, la perspective de mettre fin à la guerre paraît encore lointaine.
Peu d'espoir de paix
Le nouveau cycle de négociations entre les délégations russe et ukrainienne débute alors que les deux parties sont très loin d'un accord, que ce soit une trêve ou un règlement à plus long terme.
La Russie avait annoncé qu'elle présenterait un "mémorandum" de ses conditions pour un accord de paix. Mais elle a refusé de le transmettre à l'avance à l'Ukraine comme Kiev le réclamait.
Pour le président ukrainien, Volodymyr Zelefsky, les priorités sont "un cessez-le-feu complet et inconditionnel", ainsi que le "retour des prisonniers" et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d'avoir enlevés.
Compromis insoluble
Volodymyr Zelensky souhaite également une rencontre directe avec son homologue russe Vladimir Poutine. Perspective que le Kremlin a plusieurs fois repoussée.
Moscou refuse le "cessez-le-feu inconditionnel" demandé par Kiev et les Occidentaux et insiste pour régler ce qu'elle nomme les "causes profondes" du conflit, en référence à une série de demandes maximalistes. La Russie exige notamment que l'Ukraine renonce définitivement à rejoindre l'Otan et lui cède les cinq régions dont elle revendique l'annexion.
Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui exige en retour un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire.
L'Ukraine veut aussi des garanties de sécurité concrètes, appuyées par les Occidentaux, comme la protection de l'Otan ou la présence de troupes occidentales sur le terrain, ce que la Russie exclut.
Négociateurs délégués
Le principal négociateur russe à Istanbul sera Vladimir Medinski, un conseiller idéologique de Vladimir Poutine qui a mené les négociations avortées de 2022, a rédigé des manuels scolaires justifiant l'invasion et remis en question le droit à l'existence de l'Ukraine.
La délégation ukrainienne sera elle dirigée par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, considéré comme un fin négociateur mais dont le ministère reste empêtré dans des scandales.
Des "conseillers diplomatiques" d'Allemagne, de France et de Grande-Bretagne seront "sur le terrain (...) en étroite coordination avec l'équipe de négociation ukrainienne", selon un porte-parole du gouvernement allemand.




