Grand Est
À l’approche du pont du 8-Mai, la fin de semaine rime avec période de fort trafic ferroviaire. Les syndicats Sud-Rail et CGT Cheminots saisissent l’opportunité pour faire entendre leurs revendications, mettant en péril l’organisation tendue des chemins de fer. Décryptage.
Depuis le début de la semaine, plusieurs syndicats de la SNCF appellent à la grève toute la semaine. À la tête de la société, Jean-Farandou se félicite au micro de France Inter d’avoir enrayé la grève. "90% des trains vont rouler ce week-end". Alors à quoi s’attendre sur les rails cette semaine ? Quelles sont les revendications des syndicats ?
Les échanges sont tendus entre les syndicats et le patronat de la SNCF. Pour les cheminots, les revendications principales portent sur la revalorisation salariale et l’amélioration des conditions de travail, notamment sur la controversée organisation des plannings jugée imprévisible et modifiable à la dernière minute.
Pour faire se faire entendre, les syndicats ont tablé sur une mobilisation toute la semaine. Ce lundi 5 mai, ce sont principalement les agents commerciaux qui se sont arrêtés. Le trafic a été perturbé sur les lignes régionales (TER, Transilien), surtout en Île-de-France, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays-de-la-Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les TGV eux circulaient quasi normalement. Le lendemain, les agents de maintenance ont rejoint le mouvement.
Les perturbations continuent sur les lignes régionales, avec des différences selon les territoires. Pour mercredi 7 mai, les conducteurs sont appelés à la grève, veille du jour férié du 8-Mai. Les perturbations devraient s’intensifier, surtout sur les TER et Transilien.
La fin de semaine et le week-end, les contrôleurs, sans qui les trains ne peuvent circuler, sont appelés à cesser le travail par Sud-Rail et le Collectif national ASCT. Ce sont les journées où l’impact devrait être maximal, notamment sur les grands axes et pour les voyageurs du week-end prolongé.
Derrière ce programme de grève, Frédéric Michel (Sud-Rail) insiste sur les dispositions des syndicats. Il entend défendre les salariés mais aussi les usagers, en dénonçant la dégradation du service public et le "dumping social" lié à la concurrence (Trenitalia, Transdev). Les syndicats insistent sur les bénéfices records de la SNCF (1,6 milliard d’euros en 2024) et dénoncent un paradoxe lié à une stagnation ou régression du pouvoir d’achat des cheminots. Malgré des promesses d’augmentation individuelle non généralisées, la CGT rappelle que la grève pourrait s’arrêter si la direction accède aux revendications ou propose un compromis satisfaisant avant le pont du 8-Mai.
Pour le moment, la direction de la SNCF affirme avoir déjà répondu aux revendications par une augmentation générale de 2,2 % pour 2025, supérieure à l’inflation, et refuse toute nouvelle négociation salariale immédiate. Le PDG de SNCF Voyageurs promet un plan de transport adapté et assure que la plupart des trains circuleront, même lors des pics de mobilisation. Le ministre des Transports Philippe Tabarot juge les revendications des contrôleurs "pas légitimes" et accuse le mouvement de nuire aux familles lors d’un week-end important.
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