Moins de 24 heures après être apparu au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome et après avoir souhaité "joyeuses Pâques" aux nombreux fidèles rassemblés sur la place, le pape François est décédé, ce lundi matin 21 avril, à l'âge de 88 ans. Depuis l'annonce de cette nouvelle, les réactions se multiplient. Voici celle de Monseigneur Denis Moutel, évêque du diocèse de Saint-Brieuc.
Monseigneur Denis Moutel, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
"Nous savions le Pape François, très malade. Cependant, cela a été une grande surprise, un étonnement. Hier, le jour de Pâques, il a dit au revoir, finalement, au peuple chrétien qui était rassemblé place Saint-Pierre. Je trouve d'ailleurs ça assez beau finalement que le jour de Pâques, notre Pape comme ça, ait pu dire au revoir bénir l’assemblée. Mon sentiment, c’est que jusqu’au bout, il a donné de lui-même. Donc, beaucoup d’émotion, aujourd’hui, mais aussi beaucoup de reconnaissance pour ce qui nous a été donné."
C'est un signe. Le lendemain de Pâques, il rend son dernier souffle. Et il nous a dit au revoir
Le Pape François est décédé le lendemain de Pâques. Faut-il y voir un signe ?
"La fête de Pâques célèbre la Résurrection du Christ, sa victoire sur la mort. C'est le signe de Pâques que le Pape vit lui-même. C'est étonnant. Oui, c'est un signe. Le lendemain de Pâques, il rend son dernier souffle. Et il nous a dit au revoir."
Que retenez-vous du Pape François ?
"Je retiens sa grande simplicité, la fraternité qui l'habitait, son regard, son attention. J'ai eu la chance, au moment des visites des évêques régulièrement à Rome, de pouvoir le saluer même très brièvement et le regard était toujours intense. J’étais marqué par son attention à chacun. Il a beaucoup voyagé et il aimait aller au contact des gens pour leur donner un encouragement, pour bénir les enfants, pour comprendre et écouter les grandes difficultés, les grandes blessures du monde. Au début de son pontificat, il est allé tout de suite voir les personnes réfugiées ou migrantes. Cela a marqué son enseignement aussi."
"C’est comme quand on perd un papa, quelqu'un qui compte, quelqu’un qui a porté le sourire sur son visage, quelqu'un qui a fait attention à tout le monde"
En tant qu’évêque, dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ? Comment vivez-vous cette disparition ?
"Je suis triste parce que c’est comme quand on perd un papa, quelqu'un qui compte, quelqu’un qui a porté le sourire sur son visage, quelqu'un qui a fait attention à tout le monde. Mais je suis dans une grande espérance. Cela me procure beaucoup de joie le fait qu’il ait été capable de donner encore autant malgré son âge avancé. Il nous dit d'ailleurs peut-être que, dans toute condition de fragilité qui peut être celle des personnes malades ou fatiguées, il est toujours possible de donner quelque chose. Lui, il a beaucoup donné jusqu’au bout. Donc, je je suis triste mais confiant et plein d'espérance."
Que voulez-vous dire aujourd'hui aux catholiques du diocèse de Saint-Brieuc ?
"Je veux leur dire que je les invite à venir prier, demain (mardi 22 avril), à 19 heures, à la cathédrale de Saint-Brieuc (1). Nous aurons une veillée de prière où nous nous unirons aux églises du monde entier, pour confier notre Pape, à la bonté, à la miséricorde de Dieu qui lui ouvre ses bras. Nous sommes une grande famille et nous avons besoin de de nous retrouver, de nous retrouver dans la prière et de recevoir, dans la prières, les encouragements, les indications que le Saint-Esprit nous donnera en nous disant n'ayez pas peur allez porter l'évangile."
(1) Des messes seront célébrées dans les trois autres diocèses bretons : ce mardi 22 avril, à 18h30, à la chapelle Saint-François-Xavier de Vannes; ce mardi 22 avril, à 19 heures, à la cathédrale Saint-Corentin de Quimper; ce mercredi 23 avril, à 19 heures, à la cathédrale Saint-Pierre de Rennes.
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