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Décès du P. Nicolas Courtois : « Il nous a donné le Christ jusqu’au bout »

Décès du P. Nicolas Courtois : « Il nous a donné le Christ jusqu’au bout »

Un article rédigé par Bénédicte Buisson - RCF Calvados-Manche, le 25 août 2025 - Modifié le 28 août 2025

Âgé de 58 ans, le P. Nicolas Courtois, prêtre du diocèse de Coutances et Avranches, est décédé ce lundi 25 août 2025, des suites d’un cancer. Très apprécié en Normandie, formateur passionné, il avait la particularité de pouvoir célébrer la messe dans les rites latin et byzantin.

Le P. Nicolas Courtois était responsable de la formation pour le diocèse de Coutances ©RCFLe P. Nicolas Courtois était responsable de la formation pour le diocèse de Coutances ©RCF

Atteint d’un cancer depuis deux ans, le P. Nicolas Courtois s’est éteint ce lundi 25 août 2025 à Caen, à l'âge de 58 ans. Depuis plusieurs mois, une chaîne de prière s’était propagée dans le diocèse, le confiant notamment à l’intercession de saint Charbel et du vénérable Baba Simon. 

Il avait une capacité d’accueillir les gens, quel que soit leur parcours de vie, leur situation ecclésiale, avec une grande miséricorde 

Un formateur passionné


Ordonné prêtre en 1993, le P. Nicolas Courtois était depuis cinq ans responsable du service formation pour le diocèse de Coutances. Spécialiste des Pères de l’Église, il était également professeur à l’INSR de Caen. Depuis 2021, il était très investi dans l’école des disciples missionnaires, une formation d’un an destinée à former des baptisés à l'évangélisation dans le diocèse de Coutances et Avranches. Anne-Sophie Boudant fait partie de l’équipe de pilotage de l’école avec son mari, elle retient de lui « quelqu’un de passionné par la transmission. Il gardait le trésor de la tradition de l’Église au cœur, et avait ce souci pédagogique de prendre les gens là où ils en étaient pour les emmener un peu plus loin. [...] Il avait une capacité d’accueillir les gens, quel que soit leur parcours de vie, leur situation ecclésiale, avec une grande miséricorde, pour les accompagner ».

 

Témoignage d'Anne-Sophie : « C’était quelqu’un de passionné par la transmission »

Le P. Régis Rolet a lui aussi collaboré avec le P. Nicolas Courtois. Tout d’abord, au conseil du séminaire de Caen, puis à l’Institut normand des sciences religieuses. Il le définit comme « un grand bosseur », « quelqu’un qui s’investissait à fond dans tout ce qu’il faisait », et cela, jusqu’au bout. Dernièrement, le P. Nicolas Courtois apportait une grande part dans la réflexion sur la transformation pastorale vécue par le diocèse manchois. « Il était tellement enraciné dans les dogmes importants de l’Église qu’il avait une grande ouverture et était très confiant dans ce que l’Église avait à vivre aujourd’hui », poursuit Régis Rolet. 

Il était tellement enraciné dans les dogmes importants de l’Église qu’il avait une grande ouverture

Enfin, pour son confrère, le P. Nicolas était aussi « celui qui pouvait passer de la soutane byzantine au jogging pour faire son sport, en s’arrêtant dans un pub pour parler avec les gens ». Une image partagée par le P. Jean-Luc Lefrançois, ordonné le même jour à la cathédrale de Coutances. « Nicolas n’était pas un prêtre hors sol. Il savait bien trouver l’équilibre entre son action qui nourrissait sa prière et sa prière qui nourrissait son action. » Celui qui a partagé six ans de séminaire avec lui retient sa manière d'expliquer simplement des notions de théologie et d'exégèse. « Il savait parler de Dieu avec une belle pédagogie, inspirée des Pères de l'Église. Il était capable de parler du christianisme et de sa foi sans être simpliste. » 

Témoignage du P. Régis Rolet : « C'était un grand bosseur »
Témoignage du P. Jean-Luc Lefrançois : « Nicolas n’était pas un prêtre hors sol »

Un prêtre qui a accompagné de nombreux jeunes


Très apprécié, le P. Nicolas Courtois a accompagné de nombreux jeunes adultes, notamment à l’aumônerie des étudiants de Caen pendant plus de 10 ans. Emeline fait partie des nombreux jeunes qu’il a accompagnés dans cette aumônerie étudiante caennaise. « Je lui dois ma foi. C’était un homme très attentif, à la fois aux nouveaux qui arrivaient à l’aumônerie mais aussi à ceux qui étaient déjà là. C’était quelqu’un de très disponible, qui n’était pas dans le jugement, à qui on pouvait poser toutes nos questions, parler très librement, qui nous a fait grandir dans la foi et dans la vie. On pouvait aussi beaucoup rire avec lui, il n’hésitait pas à prendre une bière avec nous. Pour moi, c’est l’incarnation du verset "Vous n’êtes pas du monde, mais vous êtes dans le monde", et lui savait très bien faire ça. »

Pour moi, c’est l’incarnation du verset "Vous n’êtes pas du monde, mais vous êtes dans le monde" 

Témoignage d'Émeline : « Il nous a donné le Christ jusqu’au bout »

Un prêtre qui célébrait dans les rites latins et byzantins


Le P. Nicolas Courtois avait pour particularité d’être lié à la fois à l’Église catholique romaine et à l’Église catholique russe. Prêtre biritualiste, il pouvait célébrer dans deux rites. En effet, il avait été baptisé dans l’Eglise gréco-catholique russe et ordonné prêtre pour le diocèse de Coutances. Cette spécificité, le P. Nicolas la tenait de ses parents. Originaires de familles catholiques latines, ils avaient découvert la tradition russe dans leur jeunesse et avaient demandé à Rome de passer dans le rite byzantin. Nicolas Courtois grandit donc dans cette atmosphère familiale marquée par l’expression orientale de la foi, tout en recevant à l’école et dans la paroisse une éducation latine. 


« Quand je suis rentré au séminaire de Caen, j’avais le désir de devenir prêtre pour l’Église catholique russe. Lors de mon cheminement, j’ai compris que j’étais attaché également au diocèse dans lequel j’ai grandi. Donc j’ai demandé à être ordonné pour le diocèse de Coutances tout en gardant mes racines spirituelles », nous avait-il confié au micro de RCF en 2023. « Il y a un sacrifice à vivre de ne pas être totalement dans l’une ou dans l’autre Église mais je pense que ce sacrifice est fécond et peut être signe d’unité. » 

Tout en étant incardiné dans le diocèse de Coutances, le P. Nicolas Courtois se rendait régulièrement dans la paroisse byzantine Saint-Irénée de Lyon. « Je suis d’abord catholique, c’est cet attachement à Rome qui est primordial pour moi. Ces deux rites se complètent car les deux traditions ont des richesses à apporter. Le fait d’avoir ces deux traditions me permet d’être enrichi par ce que l’une et l’autre ont de bon, en étant capable de recueillir les plus beaux fruits de ces traditions », expliquait-il en reprenant l’expression du Pape Jean Paul II parlant des deux poumons, oriental et latin, de l’Église catholique. Ces richesses venant des différentes traditions, le P. Nicolas Courtois ne manquait pas de les partager à ceux qu'il rencontrait.

La messe des funérailles sera célébrée en la cathédrale Notre-Dame de Coutances le vendredi 29 août à 14h30 en rite byzantin. 

Deux veillées de prière auront lieu : 

  • ce mardi 26 août à 18h à Caen, à la chapelle de la maison diocésaine, (1, rue Nicolas Oresme)
  • ce jeudi 28 août à 20h30 à la cathédrale de Coutances 
     
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