De ville où il fait bon étudier, à cité universitaire "inaccessible", que se passe-t-il à Chambéry ?
Sa fontaine des éléphants, son château, sa proximité avec le lac du Bourget, Chambéry dispose de nombreux ingrédients pour séduire les étudiants. Mais cette année, la rentrée universitaire est marquée par l’inflation. Selon un classement de l’UNEF, principal syndicat étudiant, Chambéry est la première ville, hors Ile de France, connaissant la plus forte augmentation du coût de la vie étudiante. Une hausse de 800 euros en moyenne sur un an, selon ce même syndicat.
©Flickr Il est loin le temps où il faisait bon étudier à Chambéry...En un an, les dépenses mensuelles d’un étudiant dans la cité des Ducs ont bondi de 13%, indique l’UNEF, dans son classement des villes étudiantes publié le 20 août dernier. Une inflation aux conséquences dramatiques, explique Léa Gérard, étudiante à l’Université Savoie Mont-Blanc. "Un étudiant sur trois est en situation de pauvreté", détaille la secrétaire de l'union étudiante Chambéry-Savoie.
Le loyer, principal poste de dépense pour un étudiant
Le loyer pèse lourd dans le coût de la vie étudiante. Il représente plus de la moitié du budget, et a augmenté de 20% en une année. A Chambéry, seul un étudiant sur 9 est logé en CROUS. Les autres doivent se débrouiller, déplore Léa Gérard. "On a des propriétaires qui se gavent sur le dos de la précarité étudiante, c'est inacceptable". Afin de payer le loyer, un étudiant sur trois dans la région AURA occupe un emploi rémunéré. En Haute-Savoie, 41% des étudiants travaillent en parallèle de leurs études. Le taux d’emploi le plus élevé de la région, selon une étude de l’INSEE, parue le 2 septembre.
"Chambéry ne doit pas devenir comme Lyon ou Annecy"
Alors la Ville peut-elle augmenter son parc de logements ? En 2028, une centaine de logements CROUS seront livrés, dans le cadre de la création d’un nouveau quartier au Bourget-du-Lac. Gaëtan Pauchet, adjoint au maire, en appelle à la responsabilité de l’Etat. "Si l'on ne veut pas devenir comme Annecy ou Lyon, il faut que chacun des acteurs se mette autour de la table. Il faut 3 à 4 ans pour programmer de nouveaux logements, ça prend du temps". En 2017, le candidat Macron avait promis 60 000 logements CROUS en 5 ans en France. Aujourd’hui, seuls 10% sont sortis de terre.


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