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Cultiver le "courage d’être" avec Saint Joseph
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Cultiver le "courage d’être" avec Saint Joseph

Un article rédigé par Blanche Streb - RCF, le 18 mars 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023

En cette veille de la St Joseph, j’ai eu envie de parler de lui ce matin, mais plus largement aussi, de l’homme. Joseph est le grand silencieux de la Bible. Et pourtant, son exemple demeure. Il nous donne à contempler ce qu’est la force d’âme. Ou, comme l’a écrit le pape François : ce qu’est le courage créatif.
 

Blanche Streb - DR Blanche Streb - DR

Dans tous les événements qui lui tombent dessus, il choisit la confiance. La confiance à double sens. Celle qu’il met de tout son cœur en Dieu, bien sûr, mais aussi celle que Dieu met en lui. Joseph vit des songes, qui prouvent que Dieu s’implique dans notre histoire, qu’il est véritablement « providence ». Joseph pressent la confiance qui lui ai faite, et cela l’aide à se relever, sans cesse. Il a la force des humbles, ceux que Dieu élève alors même qu’il renverse les puissants de leurs trônes. 

Joseph est un roc, un homme solide. Il est roc et roseau. Comme dans la fable, il ne fait pas front avec sa seule force, il consent aux événements, il fait "avec". Une âme forte est une âme souple. Il a le sens des circonstances. Il garde confiance car il sait qu’on compte sur lui, que Dieu a confiance en lui, c’est de là que nait son courage créatif. On a besoin de modèle de courage et de foi. Tant la peur et la désespérance rôdent partout autour de nous. On a besoin d’hommes consistants. De forces tranquilles. 

Dans son splendide essai "tu seras un homme", Martin Steffens réhabilite une vertu oubliée et même dénigrée : la virilité. En ces temps douloureux où tonne quelque chose comme une guerre des sexes, une disparition des différences entre l’homme et la femme noyées dans une prétendue fluidité, un rejet de l’homme et du père, il est urgent de parler aux jeunes hommes de ce qu’ils sont. L’homme ne doit plus avoir honte de sa masculinité, ni la femme de sa féminité. Pour Martin, ce n’est pas en détestant les hommes que nous respecterons les femmes. Ou bien l’on croit qu’on élèvera d’autant plus les femmes qu’on rabaissera les hommes. Ou bien nous ferons le pour les garçons arrivant en ce monde, qu’ils sont, en tant que tels, une bonne nouvelle.

La virilité est la vertu de celui qui prend acte de lui-même comme puissance, et donne à cette force la forme d'un bien : protéger ceux qu'on aime de la violence, croître et vivre pleinement, éviter de se laisser dissoudre, imperceptiblement, dans le cours anonyme des choses…  Au fond, « la virilité ce n’est pas "en imposer" mais ce sur quoi on sait qu’on peut se reposer. Les femmes ont besoin d’hommes en qui mettre leur confiance.

Si la vertu de courage s'entend à partir de la peur qu'il surmonte, la virilité, de son côté, s'oppose à un autre type de tentation : celle d'abdiquer sa vie, de ne pas en jouer le jeu pleinement. En un sens, elle est le premier mot du courage : le courage d'être. Ce sera mon encouragement du jour : cultiver le courage d’être. 
 

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