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Crise du vin dans le Bordelais : quels atouts ont les vignerons bio pour s'en sortir ?

Crise du vin dans le Bordelais : quels atouts ont les vignerons bio pour s'en sortir ?

Un article rédigé par Clement Guerre - RCF, le 17 avril 2024  -  Modifié le 17 avril 2024
Le Journal local Crise du vin dans le Bordelais : quel impact sur les vins bio ?

Les vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine ont alerté ce mardi 16 avril sur les conséquences de la crise du vin sur la filière. Mais, plus indépendants, plus diversifiés dans leur production et dans leur commerce du vin, les viticulteurs bio ont des atouts pour s'en sortir.

Au milieu Pascal Boissonneau, vignerons du Sud Gironde et président des Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine  ©Clément Guerre. Au milieu Pascal Boissonneau, vignerons du Sud Gironde et président des Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine ©Clément Guerre.

En Gironde, les vignerons bio représentent un quart du vignoble dans le premier département viticole de France d'où cette question : les exploitants bio résistent-ils mieux à la crise du vin que les vignerons dits conventionnels ?

 

Pour les Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine en conférence de presse à Bordeaux ce 16 avril 2024 la réponse est nuancée. Mais plus indépendants, plus diversifiés dans leur production et dans leur commerce de la boisson alcoolisée préférée des Français, les viticulteurs bio ont toujours eu un temps d’avance nous diront Pascal Boissonneau, vignerons en Sud-Gironde et président des Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine ainsi que Stéphane Becquet responsable technique de la filière. Interview croisée.

 

RCF Bordeaux : est ce que les vignerons bio s'en sortent mieux dans cette crise du vin que l'on connaît en Gironde ?

Pascal Boissonneau : Alors ceux qui s'en sortent mieux, c'est ceux qui ont une commercialisation installée en bouteille et qui maîtrisent leur commercialisation de A à Z. En maîtrisant son réseau de distribution, on a forcément le retour du client en direct et donc on sait un petit peu plus faire ? Si on travaille avec des intermédiaires, on n'a pas forcément le retour du client final en direct et donc les moyens d'action sont quand même plus compliqués. Donc je dirais que si les vignerons bio subissent un petit peu moins sévèrement cette crise, c'est peut être parce qu'ils ont une autonomie commerciale un petit peu plus poussée que peut être certains conventionnels. En plus, si on regarde les chiffres, effectivement il y a une légère augmentation encore l'année dernière sur la progression des vins bio au niveau des ventes même si elle est faible. C'est plus les croissances que l'on avait il y a deux ou trois ans, mais je dirais que c'est déjà mieux que que qu'être en régression. 

 

Stéphane Becquet : oui, forcément, il y a un peu plus de trésorerie qui rentre chez les bio. Ils vendent et valorisent mieux leur vin, donc oui, ils s'en sortent en partie mieux. A une époque, ils n'avaient pas le choix, il fallait se démarquer. 

 

RCF Bordeaux : pour donner un peu plus envie aux gens d'acheter leurs vins comment on fait? Ça passe par des étiquettes pédagogiques par exemple ?

Stéphane Becquet : oui ça passe par les étiquettes, ça passe par les réseaux sociaux, ça passe par tout le commerce moderne on va dire. Et les vignerons se sont adaptés sur les plateformes pour faire parler d'eux. Il y a des vignerons qui font du buzz. Et puis, il y a des régions où ça s'est fait avec un temps d'avance tout simplement parce qu'ils ont subi la crise avant nous. Ils ont arraché une bonne partie du vignoble en Val de Loire et derrière ils ont redynamisé avec des vignerons indépendants. Exactement ce qui s'est passé aussi en Occitanie à une certaine époque. 

 

RCF Bordeaux : est-ce que les  viticulteurs se sentent dépassés par la crise du vin ?

Pascal Boissonneau  : aujourd'hui, ce qui est très compliqué pour un vigneron, c'est qu'il y a beaucoup de métiers dans un. Il faut faire de l'administratif, faire du commerce, faire du marketing, faire de la communication et donc on essaie d'être bon partout.

Stéphane Becquet : la crise du vin va permettre de nouvelles choses. La seule crainte c'est d'accompagner au mieux, c'est de ne pas perdre certaines bonnes personnes en route. Parce que finalement, qu'est ce qui va jouer énormément dans la crise aujourd'hui et dans le fait que les exploitations vont pouvoir survivre ou pas demain ? C'est aussi le niveau d'investissement et d'endettement. Or les gens les plus dynamiques sont souvent des gens qui ont aussi investi et c'est là où on a besoin d'accompagnement et faire survivre ces gens.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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