Crise agricole : revendications et modes d'actions dans le Rhône
Près d’un an après, les agriculteurs se mobilisent à nouveau : les principaux syndicats agricoles appellent la profession à se mobiliser partout en France à partir de ce lundi 18 novembre. Dans le Rhône, les actions ont démarré dès ce dimanche 17 novembre. Le point sur les revendications, et les modes d’actions prévus par les agriculteurs.
Les agriculteurs se mobilisent à minima jusqu'à Noël - © Red Zeppelin via UnsplashUn accord de libre-échange qui met le feu aux poudres
Cette année, la principale revendication porte sur un accord, qui se négocie encore aujourd’hui entre l’Union européenne, et les états du Mercosur (Brésil, Argentine, Bolivie, Uruguay et Paraguay). Un accord qui prévoit notamment de faciliter l’importation de produits alimentaires provenant de ces différents pays, perçu comme de la concurrence déloyale par les syndicats agricoles, notamment pour les Jeunes Agriculteurs du Rhône, leur secrétaire général. Baptiste Dumoulin alerte :
Sur une partie de la quantité de viande que souhaite importer le Brésil notamment, il y a 60 000 tonnes de morceaux nobles (côtes de bœufs, les avants…). Des viandes que nous produisons aujourd’hui en France avec des races qui sont gages de qualité, qui ont une charte à respecter. C’est tout un type d’élevage et une filière gastronomique française qui est en péril
Un accord entre l’Union Européenne et le Mercosur que les pouvoirs publics français eux-mêmes rejettent : Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Michel Barnier, ils ont tous rappelés leur opposition à cette signature.
Des promesses gouvernementales qui peinent à trouver des effets concrets
Une opposition et une solidarité de l’État sur cette question qui n’occulte pas des promesses qui tardent à se mettre en place depuis janvier dernier et la fin de la première crise agricole : « Nous avions rédigé plus de 400 demandes, on peut dire que seulement deux ont été mises en places aujourd’hui (…) l’exonération de la TIPP [une taxe sur le gazole non routier] et la mise en place de l’unique contrôle annualisée des exploitations [la circulaire a été signée fin octobre]. Pour le reste, il y avait tout un tas de promesses et de demandes, notamment celle autour du projet de loi d’orientation agricole, qui n’ont pas été tenues », constate le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs du Rhône. Un état de fait qui pousse Baptiste Dumoulin, son syndicat et les agriculteurs à se mobiliser en cette fin d’année.
Un message cette année : ne pas gêner, mais expliquer
Comme l’ensemble des syndicats au niveau national, la mobilisation rhodanienne se veut la moins invasive possible pour les habitants, notamment après les blocages impressionnants de l’an dernier sur les routes et les péages du territoire.
La mobilisation a démarré dans la nuit du dimanche 17 novembre, notamment avec le retournement de certains panneaux de communes du Rhône, mais aussi la mise en place de bâches avec des messages d’alertes lancés sur ces panneaux. Des opérations de tractage et d'occupations de ronds-points sont également à l’ordre du jour. Une délégation d’agriculteurs doit notamment se rendre ce lundi 18 novembre sur le pont Raymond Barre à Lyon, pour déposer quelques panneaux de communes rhodaniennes déboulonnés dans la nuit au pied des parlementaires locaux, invités à venir à leur rencontre.
La mobilisation doit durer à minima jusqu’à Noël, sans exclure un retour de la mobilisation dès janvier si les choses n’avancent pas dans le sens des revendications agricoles.


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