Cette année, la Course de la Résistance met en lumière quatre lieux clés en Isère. Ce jeudi 8 mai, à l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, top-départ à Vienne, puis Chasse-sur-Rhône, Beaurepaire, et Saint-Jean-de-Bournay.
"L'Isère est connue pour certaines terres de Résistance" rappelle Patrick Curtaud, vice-président du département, chargé de la culture et du devoir de mémoire. L’année 2025 est marquée par les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Alors comment continuer à faire résonner la date emblématique du 8 mai 1945 ? Depuis 2015, la Course de la Résistance propose à ses participants de découvrir quatre lieux qui ont marqué l’Isère et l’Histoire. Cette année, c’est la ville de Vienne qui est mise à l’honneur, puis Chasse-sur-Rhône, Beaurepaire, et Saint-Jean-de-Bournay. Un itinéraire qui est loin d’avoir été choisi au hasard.
Cela fait 10 ans que cette course de la mémoire propose à ses participants une nouvelle vision du territoire. Top-départ à Vienne. Ville emblématique du Nord-Isère, plusieurs personnalités y ont joué un rôle important dans la lutte contre l’Allemagne nazie. A commencer par Lucien Hussel, maire de Vienne et député de l’Isère. Il s’est dressé contre le maréchal Pétain, en lui refusant les pleins pouvoirs en 1940. Démis de ses fonctions, il s’engage au sein de la Résistance et crée le parti socialiste clandestin. Il retrouve son fauteuil de maire le 2 septembre 1944, au lendemain de la libération de la ville.
Le souvenir d’Alban Vistel persiste lui aussi dans la région viennoise. Dès l’année 1940, ce savoyard de 35 ans crée le mouvement de résistance locale La Reconquête. Organisation de manifestations patriotiques, parachutages : c’est une figure importante qui devient responsable des Mouvements unis de Résistance (MUR) et chef des Forces françaises de l'intérieur (FFI) en Rhône-Alpes.
Chasse-sur-Rhône, Beaurepaire, et Saint-Jean-de-Bournay, sont elles aussi des villes marquées par la guerre.
A Chasse-sur-Rhône, on commémore chaque année le bombardement allié du 12 août 1944. "C'est le souffle qui a tué à peu près une centaine de personnes" précise Patrick Curtaud.
Beaurepaire est le lieu de réception de plusieurs parachutages, et symbole du refus du STO, le Service du travail obligatoire, grâce à la fabrication de faux papiers par ses habitants. Le mois d’août 1944 est sanglant pour la ville : pillage, incendies, prises d’otage, fusillades et déportations par les Allemands.
Quant à Saint-Jean-de-Bournay, la ville a permis de cacher pas moins de trente tonnes d'armes et a abrité "de petits noyaux de résistants qui s'étaient formés, notamment pour attaquer le siège de la Légion des combattants, une organisation proche de Pétain" ajoute Patrick Curtaud.
Se remémorer par le sport, c’est l’objectif de la Course de la Résistance, dont la 11ème édition se tiendra ce jeudi 8 mai à Vienne. Lucien Seguin, George Berruyer, Joseph Tournier… nombreux sont les maquisards ayant arpenté cet itinéraire que les participants emprunteront ce jeudi, sur leurs traces, dans un voyage au cœur de la mémoire.
Infos pratiques :
Départ de la course ce jeudi 8 mai à 10h, à l'Espace Saint Germain de Vienne (Place du Commandant Raymond Barroo)
Plus d’infos : site internet de la Course de la Résistance
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