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Congrès des maires : quand la République est « menacée », Joaquim Pueyo demande de la sécurité

Congrès des maires : quand la République est « menacée », Joaquim Pueyo demande de la sécurité

Un article rédigé par Aurélien Vurli - RCF Calvados-Manche, le 24 novembre 2023  -  Modifié le 27 novembre 2023
Les invités de la rédaction locale Joaquim Pueyo : « La première des libertés c'est la sécurité »

Le 105e congrès des maires de France s’est tenu du 20 au 23 novembre à Paris sur le thème « Commune menacée, République attaquée ». Il devait permettre aux édiles, venus de toute la France, d’échanger sur les menaces qui ont pu peser sur eux. Mais également de revenir sur les émeutes de juin et juillet dernier. Pour Joaquim Pueyo, le maire d’Alençon, il s’agit de renforcer les forces de sécurité pour répondre à ces menaces.

Pour Joaquim Pueyo, la réponse pénale n'a pas été assez ferme durant les émeutes ©A.V/RCF Orne Pour Joaquim Pueyo, la réponse pénale n'a pas été assez ferme durant les émeutes ©A.V/RCF Orne

Comment ce thème, « Commune menacée, République attaquée », résonnait avec votre mandat de maire ? 

Quand on parle de commune attaquée, ça fait écho à l’actualité avec de nombreuses villes qui ont dû affronter des émeutes urbaines avec des dégâts considérables. C’est un point qui a été relevé unanimement par l’assemblée des maires.

Quelles ont été les discussions au sein du congrès au sujet des émeutes ? 

Il y a des discussions et des échanges. Le problème de la sécurité est majeur dans nos valeurs républicaines. Si on veut être libre, il faut de la sécurité. Sans sécurité, il n’y a pas de liberté. C’est un point important. Dans beaucoup de territoires, on souhaite que la présence des policiers et des gendarmes soit renforcée. Il y a eu une première réponse avec les 200 gendarmes qui vont être créés sur le territoire. Parallèlement, les collectivités peuvent mettre des politiques publiques de prévention. Mais recruter des policiers municipaux est difficile.

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Pourquoi est-ce difficile de recruter des policiers municipaux ? 

Il faut qu’il passe un examen professionnel. Je demande à ce qu’il y ait une facilité dans l’accès de ces fonctions pour des professionnels de la sécurité. Prenons l’exemple d’un policier adjoint : il exerce ses fonctions pendant trois ou six ans. On peut imaginer qu’il existe une passerelle pour qu’il puisse devenir fonctionnaire de police plus facilement. Pourtant, il doit reprendre la formation quasiment à zéro. D’autre part, la réponse pénale n’est pas adaptée.

Pourquoi la réponse pénale n'est-elle pas adaptée selon vous ? 

Parce que je trouve qu'on n'est pas assez ferme. Quand il y a beaucoup de violences, quelquefois, la réponse pénale ne me paraît pas adaptée. Des personnes qui sont condamnées pour trafic de stupéfiants et qui ne sont pas condamnées, la réponse pénale doit être posée. La loi existe et les magistrats appliquent la loi. Mais la réponse pénale est-elle adaptée par rapport à certains faits. 

La transition énergétique a également été abordée par le congrès des maires de France. La Première ministre a annoncé le prolongement du bouclier tarifaire pour les communes. 

C’est une bonne mesure. Financièrement, c’est difficile parce que le coût de l’énergie a explosé. On a fait des efforts. On baisse le chauffage dans les gymnases et on remplace les éclairages publics par des LED. Le bouclier tarifaire est nécessaire en attendant le renouvellement de nos parcs énergétiques. 

Un des leviers pour les communes, en matière de transition écologique, c’est la sobriété énergétique.

Oui. Il faut absolument rénover partout, y compris pour les habitants. Des dispositifs existent, avec des effets importants pour les particuliers. Mais il faut renforcer les aides pour les habitants. 

Aujourd’hui quels sont les problèmes économiques des communes ? 

L’inflation des ménages est évaluée à 4 %, mais pour les communes, elle est évaluée à 6 %. Il faudra encore être contraint. Il faut également réindustrialiser nos territoires. À Alençon, on a perdu Moulinex. Il faut donc attirer de nouvelles entreprises. On a une bonne nouvelle : on a été labellisé « territoire d’industrie », on a des zones bien équipées et nous sommes bien placé géographiquement. 

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RCF Orne
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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