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Confrontation, un mot dur et beau !

RCF,  -  Modifié le 2 octobre 2018
Chaque jour Jean Pruvost décrypte un mot en lien avec l'actualité.
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Confrontation, voilà un mot attesté en langue française en 1346, avec un sens différent de celui d’aujourd’hui, et qui prend le sens actuel, approximativement, en 1463. C’est à la fois un mot dur et beau… Eh bien on va y faire front pour le radiographier !

Tout vient du mot front, du latin frontis qui avait déjà plusieurs sens, à la fois la partie supérieure de notre visage entre les sourcils et la racine des cheveux, et l’air, la mine que l’on a. Du premier sens sont né des mots comme frontal, affronter, confronter, confrontation, c’est en somme le sens anatomique, physique, concret. Et du second sens, le front en tant que reflet des sentiments, en partie la pudeur, viennent des mots comme effronté, affront. Enfin un troisième sens est à relever, celui qui, par analogie, fait du front une partie mise en avant, une partie antérieure de quelque chose.

De là sont nés des mots comme fronton, frontispice, en architecture, mais aussi frontière qui désigne à l’origine une place fortifiée sur le front des armées, faisant donc face à l’ennemi. De là est né le sens de « limite », un sens qu’a eu aussi le mot confrontation. En fait la frontière, ce fut d’abord un mot militaire.

Ainsi, le mot confrontation construit à partir du verbe confronter, veut dire au départ, en 1344, être attenant à quelque chose, se toucher, front à front en somme, puis en 1538 est attesté le sens moderne de mettre en présence deux ou plusieurs personnes dont les déclarations ne sont pas concordantes, et nous voilà avec la confrontation des témoins. Vient aussi le fait d’être confronté avec une réalité, une difficulté. Dès le départ, nos dictionnaires donnent de bonnes définitions : « Confronter une chose avec un autre, pour voir si elle est semblable, voir le rapport qu’il y entre la copie & l’original en les considérant l’un avec l’autre. » écrit Richelet en 1680. Et puis un peu plus loin dans l’article vient « confronter les témoins au criminel », et là c’est éprouvant. On n’est pas loin du front au sens militaire du terme, ce qui me rappelle des définitions de mots croisés.

La première pour front au singulier : Le coin du feu. Diable évitons ce feu de la guerre. La seconde au pluriel :lignes à haute tension. Bon, alors essayons toujours dans les confrontations de diminuer le plus possible la tension ! Vive les basses tensions !
 

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