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Conflit israélo-palestinien : "J’ai eu le sentiment qu’on avait éteint la lumière en Terre sainte" estime Marie-Armelle Beaulieu

Conflit israélo-palestinien : "J’ai eu le sentiment qu’on avait éteint la lumière en Terre sainte" estime Marie-Armelle Beaulieu

Un article rédigé par Joséphine Bacquaert - RCF, le 9 février 2024  -  Modifié le 9 février 2024
L'Invité de la Matinale "Dans la plus noire des obscurités, on arrive à voir des scintillements de lumière", affirme Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine

Depuis le 7 octobre dernier, les habitants de la Terre sainte vivent aux sons des bombes et des roquettes. Chaque jour, le clivage entre Israël et la Palestine se renforce. Seulement 187 000 chrétiens vivent en Israël, soit 1,9 % de la population totale du pays. Toutefois, leur prise de position n’est pas sans impact. 

Le 7 octobre dernier,  la Terre sainte a été frappé par une offensive brutale et inattendue ©Pixabay Le 7 octobre dernier, la Terre sainte a été frappé par une offensive brutale et inattendue ©Pixabay

Sa parole est plutôt rare. Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine, vit depuis plus de trente ans en Terre Sainte. Elle livre un témoignage saisissant. 

La réalité humaine sur place 

Quatre mois après l’offensive du Hamas sur Israël, les habitants de Jérusalem ont le sentiment de revivre quotidiennement cette journée du 7 octobre. « Une de mes connaissances israéliennes écrit régulièrement, « nous sommes aujourd'hui et aujourd'hui le 132 du mois d'octobre », c'est-à-dire le 7 octobre plus 125 jours de guerre », constate Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine. 

 Je dirais qu'il n'y a pas eu une journée du 7, du 8, et du 9 octobre. Il y a eu une journée du 7 octobre pendant 3 jours puisque nous avons appris au fur et à mesure l'ampleur des événements. 

Habitante de Jérusalem, la journaliste n’a pas directement pris conscience de la mesure de ce qui était en train de se passer. « Je dirais qu'il n'y a pas eu une journée du 7, du 8, et du 9 octobre. Il y a eu une journée du 7 octobre pendant 3 jours puisque nous avons appris au fur et à mesure l'ampleur des événements » rapporte-t-elle. 

« Respecter le temps de la douleur »

Dès les premières heures de l’affrontement, les médias se sont empressés de traiter cette actualité. Pendant quelques semaines, Terre Sainte Magazine a fait le choix du silence. Face à tant d’expressions de haine et de douleur, il était impossible, pour eux, d’être entendu. « Quand la lumière s'éteint brutalement, il faut quelque temps pour que la vue s'accommode », énonce la journaliste. 

Il faut respecter le temps de la douleur pendant plusieurs semaines pour reprendre la voix et se concentrer sur les conséquences sur la communauté chrétienne.

Au milieu de 7 millions de juifs et de musulmans, la communauté chrétienne en Israël est plus que minoritaire. Selon Marie-Armelle Beaulieu, Terre Sainte a dû s’intégrer à ce traitement médiatique en apportant un regard chrétien : « Il faut respecter le temps de la douleur pendant plusieurs semaines pour reprendre la voix et se concentrer sur les conséquences sur la communauté chrétienne. » 

Espoir de paix 

Cette nuit, le président des États-Unis, Joe Biden a qualifié la riposte d’Israël d’ « excessive » sur  le sud de Gaza. Pour la rédactrice en chef, cette annonce montre une redistribution des cartes : « C’est le premier partenaire d’Israël, c'est celui qui l'arme. Ça veut bien dire qu’il y a des frontières qui bougent. » 

Nous avons décidé de se concentrer sur ces sentiments de lumière, de rencontrer les personnes qui croient encore que la paix est possible.

A quelques jours du Carême, les chrétiens espèrent une ouverture d’esprit des peuples Israéliens et Palestiniens. « Il faut ouvrir son cœur pour être capable de bouger de ses certitudes, pour accepter quelque chose qui soit différent de soi », suggère-t-elle. Un sentiment partagé par la rédaction de Terre Sainte Magazine : « Nous avons décidé de se concentrer sur ces sentiments de lumière, de rencontrer les personnes qui croient encore que la paix est possible. »

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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