Comprendre l’Espérance avec le Père Pascal Ide
Le Jubilé de l’espérance tombe une année particulièrement marquée par les drames, les conflits et les doutes. Pourtant, si l’on choisit de porter un regard positif sur le monde, il existe aussi de nombreuses raisons d’espérer. Avec le père Pascal Ide, auteur de L’Espérance de Dieu, nous allons tenter de définir ce qu’est l’espérance, cette vertu théologale qui, à la différence de la foi et de la charité, agit comme un chemin, un moteur, une force qui accompagne les pèlerins.
Mgr Pascal Ide © RCF Notre DameL’espérance interroge sur sa finalité : qu’est-ce que j’espère ? La réussite ? La paix ? Dans un contexte aussi troublé que le nôtre, le Jubilé de l’espérance est en soi une bonne nouvelle. Il vient raviver une vertu trop souvent confondue avec l’optimisme ou l’attente passive.
Une espérance pour toute une vie
Pour le père Pascal Ide, l’espérance concerne chacun de nous, à tous les âges de la vie. « C’est un mot chargé d’une énergie extraordinaire, qui nous permet de nous tourner vers l’avenir, même quand celui-ci est incertain », affirme-t-il. Elle se manifeste comme une force intérieure, un élan déposé en chacun, qui nous pousse à avancer malgré les obstacles ou les horizons bouchés.
C’est un mot chargé d’une énergie extraordinaire, qui nous permet de nous tourner vers l’avenir, même quand celui-ci est incertain.
Nous avons parfois du mal à distinguer l’espoir de l’espérance, une distinction pourtant essentielle, qui touche à leur nature et à leur temporalité. Le père Pascal Ide souligne que cette nuance n’existe d’ailleurs qu’en français : « Le plus souvent, les chrétiens disent que l’espoir est humain. » L’espoir est un sentiment et un acte de volonté. L’espérance, elle, est une vertu théologale qui trouve sa source en Dieu. C’est là que réside sa spécificité : elle dépasse les seules forces humaines.
S’inscrire en Dieu
Pascal Ide définit l’espérance comme l’acte « d’attendre Dieu de Dieu ». Il explique que "l’espérance, c’est comme des pieds qui nous permettent d’avancer. » L’énergie qu’elle génère n’est donc pas seulement spirituelle, mais aussi bien réelle, presque physique : c’est celle qui nous permet de nous lever chaque matin, portés par la confiance en la journée qui vient. Comme le disait le pape Benoît XVI : « L’espérance est ce qui invite l’avenir dans le présent. »
L’espérance est ce qui invite l’avenir dans le présent.
L’espérance se distingue également de l’optimisme, car elle repose sur une réalité profonde. L’écrivain Georges Bernanos affirmait : « Les pessimistes sont des imbéciles malheureux, les optimistes des imbéciles heureux. » Loin de ces deux extrêmes, l’espérance chrétienne s’appuie sur la foi en un Dieu tout-puissant, omniscient, infiniment bon et aimant. C’est en ce sens, rappelle Pascal Ide, que « l’espérance s’appuie sur la foi : Dieu s’intéresse à chacun. »


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