A Lourdes, les évêques de France ont reçu des évêques africains pour évoquer leurs liens historiques et la situation des prêtres Fidei donum. Ils ont annoncé vouloir créer un Institut de Missiologie et de Pastorale pour préparer les missionnaires.
Tous les diocèses de France accueillent désormais des prêtres étrangers pour faire face à la crise des vocations. Ils sont environ 3000 et parmi eux près de 2500 originaires du continent africain. Si la relation avec les diocèses d’Afrique est historique du fait du passé missionnaire de la France, le contexte géopolitique impose à l’Eglise de repenser la nature profonde des échanges entre diocèse.
Les évêques africains sont venus à Lourdes interpeller les évêques français sur le sens même des missions des prêtres Fidei donum. Ils ne sont pas là pour combler un manque mais pour l’évangélisation a rappelé le cardinal Fridolin Ambongo, l’archevêque de Kinshasa pour qui "Le besoin d'évangélisation et de mission s'impose à toutes les églises locales. Aucune Eglise ne peut se dire autosuffisante." C’était un des sujets du synode sur la synodalité qui vient de s’achever et lors duquel il a été rappelé l’impérieuse "nécessité d'échange de dons, échange de charismes, échange de personnel, échange aussi de moyens pour soutenir la mission."
Certains prêtres qui arrivent en France, sont complètement perdus, complètement dépaysés or, s'ils avaient eu un peu de préparation, d'information, on éviterait ça.
Des échanges qui sont autant de défis. Les évêques font le constat des difficultés que rencontrent certains prêtres à leur arrivée en France. S'il existe par endroit un parcours d'intégration, il n'est pas généralisé et le décalage culturel entre l'Europe et l'Afrique pose problème. Aussi, évêques français et africains projettent de lancer un Institut de Missiologie et de Pastorale qui se chargerait de préparer les missionnaires aussi bien du Nord vers le Sud que du Sud vers le Nord. Le cardinal Fridolin Ambongo témoigne du fait que certains prêtres qui arrivent en France, sont complètement perdus, complètement dépaysés or, dit-il "s'ils avaient eu un peu de préparation, d'information, je crois qu'on éviterait ça."
Pour Mgr Eric de Moulins-Beaufort, le Président de la Conférence des Evêques de France, "ce nouvel Institut de Missiologie doit répondre aux enjeux actuels d'évangélisation". Un projet qui impose aussi aux évêques en France de mieux réfléchir ce qu’ils veulent et à leurs besoins car dit-il "peut-être qu'on a surtout vu des manques, des trous à boucher et qu'aujourd'hui nous nous rendons compte que le besoin est à prendre de manière beaucoup plus globale, comme un besoin d'une évangélisation plus large et plus profonde."
Peut-être qu'on a surtout vu des manques, des trous à boucher et qu'aujourd'hui nous nous rendons compte que le besoin est à prendre de manière beaucoup plus globale, comme un besoin d'une évangélisation plus large et plus profonde.
C'est aussi l'ambition du cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali, présent à Lourdes, pour qui "la collaboration missionnaire entre nos églises doit être une opportunité de renouvellement de la mission évangélisatrice et de la communion dans l'Église universelle."
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