Comment Batorama s’organise pour faire fonctionner son premier bateau 100 % électrique pendant l’hiver ?

Moins d'émissions de particules fines, moins de Co2, moins de bruit, c'est la promesse de ce nouveau bateau zéro émission. Derrière cette prouesse, la société alsacienne Batorama, spécialiste dans les balades en bateau à Strasbourg, a dû repenser son organisation. Le navire, baptisé “Le Strasbourg”, est rechargé chaque soir dans les docks et l'autonomie de ses batteries dépend de la saison : 16 heures en été, 11 heures en hiver. 

Les batteries maintenues à 12 °C

Reynald Schaich, directeur adjoint de Batorama depuis 17 ans explique les coulisses de son fonctionnement : “Nos bateaux travaillent toute l'année, donc il faut rafraîchir en été et il faut réchauffer en hiver, surtout avec le climat assez brutal de l'Alsace. Quand le navire rentre le soir dans nos docks en hiver, la cale où sont installées les batteries va être maintenue à 12 degrés de façon à ce que les batteries ne soient pas abîmées par le froid.” En effet, la température moyenne est d’environ 3 °C  durant l’hiver à Strasbourg. 

Cette électricité n'alimente pas seulement le moteur du bateau mais aussi les nouveaux services proposés aux croisiéristes. Au dos de chaque siège, des tablettes tactiles permettent une visite plus personnalisée. “Nos clients peuvent paramétrer la visite qu'ils ont envie de faire, ce qui permet aussi de s'adresser aux malentendants puisque dans ce bateau-là, ils ont évidemment le texte du commentaire qui est écrit.”

3 millions d’euros investis

“On a aussi mis des photos pour que les personnes puissent localiser ce dont on parle immédiatement. Et en plus, on a mis une petite boussole qui indique en temps réel vers où diriger son regard”, décrit le directeur adjoint de Batorama. La visite a aussi été repensée pour les enfants. Un audioguide leur est dédié avec des jeux et une histoire pour continuer d'éveiller leur curiosité.

Ce navire 100 % électrique a coûté plus de 3 millions d’euros à la société dont le chiffre d’affaires s’élève à 10 millions au total. Un investissement de taille alors que le bateau électrique coûte près de deux fois plus cher qu’un bateau thermique classique. Pourtant, “Le Strasbourg” n’est que le premier d’une série : Batorama anticipe l’arrivée de deux à trois bateaux comme celui-ci en 2027.