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"Comme les Restos du Coeur, on souhaitait fermer le plus vite possible" : à Clermont-Ferrand, 400 paniers distribués à des étudiants précaires

"Comme les Restos du Coeur, on souhaitait fermer le plus vite possible" : à Clermont-Ferrand, 400 paniers distribués à des étudiants précaires

Un article rédigé par Mehdi Magueur - le 5 mai 2025 - Modifié le 5 mai 2025

La Fédération Étudiante d'Auvergne a distribué des paniers de courses à 400 étudiants dans le besoin le 17 avril dans les locaux de l'AGORAé, épicerie sociale et solidaire au campus des Cézeaux. Une "opération coup de poing" pour remettre un coup de projecteur sur la précarité étudiante. 

L'AGORAé, épicerie sociale et solidaire à destination des étudiants, est située sur le campus des Cézeaux à Clermont-FerrandL'AGORAé, épicerie sociale et solidaire à destination des étudiants, est située sur le campus des Cézeaux à Clermont-Ferrand

C’est la pause de midi aux Cézeaux. Devant l’AGORAé, située dans un petit local sur le campus de l’UCA à Clermont-Ferrand, quelques étudiants viennent demander leur panier. Ce 17 avril, la Fédération Étudiante d’Auvergne (FEDEA) distribue 400 paniers à tous les étudiants qui le souhaitent.

 

 “Je commence à être ric-rac financièrement. Quand j’ai vu que ces repas à un euro étaient distribués, je me suis dit que ça pourrait dépanner, avec des repas pour une semaine”, témoigne Alexandre Furtado, étudiant en licence de mathématiques. Dans les paniers, on trouve pour l’équivalent de 25 euros de courses. Des pâtes, des plats préparés, du thon, des haricots blancs ou encore des lentilles, mais aussi des produits d’hygiène et d’entretien. “C’est ce qui coûte le plus cher au quotidien”, souffle Alexandre. Chaque panier contient aussi des serviettes hygiéniques pour soulager les personnes menstruées. 

"Ça ne va pas dans la direction que l'on espérait"

 

La FEDEA, qui regroupe plusieurs associations étudiantes, gère l’AGORAé depuis maintenant trois ans. “On observe parfois de grandes files devant les locaux. C’est triste car quand on avait imaginé cet endroit, c’était comme les Restos du coeur : on souhaite l’ouvrir mais pour le fermer le plus tôt possible”, raconte Eyvann Bérué, premier vice-président de la FEDEA. Le besoin urgent, notamment né de la précarité durant la période covid, s’est transformé en besoin pérenne. “Les choses ne vont pas dans la direction que l’on espérait voir”, regrette Eyvann Bérué. 

 

L’AGORAé, épicerie sociale et solidaire tenue par les étudiants au service d’autres étudiants observe une hausse des bénéficiaires d’année en année. Tous les produits sont proposés à 10% des prix du marché. “On ne peut accueillir que 250 bénéficiaires à l’année”, précise l’étudiant en Master STAPS. Force est de constater que la demande est plus importante que cela. Alors la FEDEA a décidé d’organiser cette journée de distribution comme une “opération coup de poing” pour sensibiliser à cette question de la précarité étudiante et alerter les pouvoirs publics. 

Une journée pour sensibiliser les pouvoirs publics à la question de la précarité étudiante

On demande notamment une réforme des bourses du CROUS, avec une linéarisation de celles-ci. On souhaite la disparition de l’effet de pallier qui fait que parfois, certains étudiants ne sont pas éligible à quelques euros près gagnés par leurs parents”, dénonce Eyvann Bérué. 

 

Une situation que connaît bien Djémilé, étudiante en licence de mathématiques. Comme son camarade Alexandre, elle cumule un emploi à côté des études pour pouvoir s’en sortir financièrement. “Le fait d’avoir diminué d’un échelon, au-delà de la perte financière, ça a augmenté mon abonnement de tram”, pointe l’étudiante. Si ce panier distribué aujourd’hui lui permet d’économiser quelques jours de courses, elle n’est pas éligible à l’AGORAé en temps normal, en raison de la capacité limitée de l’épicerie, à la fois en termes de stocks et de financements. 

L'AGORAé observe une hausse des étudiants bénéficiaires chaque année

La structure reçoit des subventions de la Région Auvergne Rhône-Alpes, du Département du Puy-de-Dôme, et travaille avec ANDES, réseau national des épiceries solidaires, la Banque Alimentaire et Phénix, entreprise de l’économie sociale et solidaire qui récupère des invendus dans les commerces. L’AGORAé est aussi soutenue matériellement et logistiquement par l’Université Clermont Auvergne. Et pour la suite ? “On est dans une réflexion d’agrandissement”, confie Eyvann Bérué avec le ton sur lequel on annonce les mauvaises nouvelles. 

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