Colette et la laverie solidaire itinérante
Image par Greg Montani de Pixabay Aujourd’hui, je vous emmène à la rencontre de Colette dans le département de l’Yonne, dans un territoire rural. Colette est bénévole. Elle constate que les demandes d’aide faites au Secours Catholique pour l’acquisition d’un lave-linge se multiplient. Elle est frappée par le quotidien d'une maman célibataire : se rendre à une laverie automatique à 40 km de chez elle, c’est un coût de carburant qui la met en difficulté.
Colette découvre qu’il y a des laveries mobiles aux États-Unis et en Australie ; alors pourquoi pas dans l’Yonne ? Mais équiper un camion a un coût et certains doutent que cela soit réalisable. Le pari n’est-il pas un peu fou ?
Alors Colette, avec une autre bénévole et une animatrice, veut faire la preuve que cela peut marcher. Pour comprendre les problèmes de mobilité, elle va à la rencontre des élus ; elle fait un sondage auprès des personnes concernées ; elle rencontre les habitants ; elle organise des réunions publiques. Et alors, il ne s’agit plus seulement d’une laverie, mais on parle de lien social, de soutien administratif, d’aide à la connexion…
Désormais, c’est toute une équipe de bénévoles qui s’activent autour de cette idée ; une idée qui devient projet. Pour le financer, un dossier est fait auprès de la région Bourgogne Franche-Comté qui apporte son soutien. La laverie solidaire itinérante va pouvoir prendre vie. La crise sanitaire a ralenti l’avancée du projet… mais il se poursuit. Les personnes que nous accompagnons y prennent part en donnant leur avis et partage leurs idées sur ce qu’elles aimeraient trouver.
Ce simple et rapide exemple illustre la force de ce en quoi nous croyons : la fraternité n’est pas un mot en l’air. Au départ, il y a des personnes, chacune face à ses difficultés financières, à ses problèmes de mobilité ; elles ont dû accepter de pousser la porte de l’accueil du Secours Catholique. À l’arrivée, il y a une dynamique collective, il y a du lien social, il y a la participation de tous au projet, il y a de la dignité. Il y a aussi la recherche de la rencontre avec ceux qui n’osent pas toujours demander de l’aide.
Alors merci à Colette d’y avoir cru. Merci à Josette, Charlotte, Françoise, Eliane, Marcel d’avoir entendu son appel. Merci à tous ceux qui leur ont permis d’aller au bout de leur rêve. Merci à cette fraternité audacieuse et inventive.


Chaque jeudi, écoutez la chronique de Véronique Devise, la présidente du Secours catholique - Caritas France.
