Clermont-Ferrand : un banquet citoyen pour dénoncer les injustices alimentaires

Des sourires, de la bonne humeur et de la convivialité ont marqué cette journée sur le ton de la solidarité et du partage entre bénévoles, habitants et bénéficiaires de l’aide sociale. Et pourtant ce n’est qu’une partie infime du travail à accomplir pour alerter et visibiliser l’insécurité alimentaire. Les dispositifs d’aide alimentaire sont plutôt habitués aux files d’attente, une image devenue quasiment familière tant la part de personnes en précarité alimentaire est grande. Des dispositifs dépassés qui ne peuvent plus assurer les besoins au vu de l’urgence actuelle. « L’aide alimentaire aujourd’hui n’y répond plus, c’est un système qui est à bout de souffle, il y a de plus en plus de personnes, ça ne résout pas la précarité, 16% de personnes en situation de précarité, 4 millions de personnes à l’aide alimentaire, 30% de la population qui n’arrive pas à faire 3 repas par jours, on ne peut pas répondre à l’insécurité alimentaire par l’urgence ». Une réelle inquiétude que nous confie Maxime Fritzen, co-président de l’UGESS en charge du plaidoyer. L’Union nationale des Groupements d'Epiceries Sociales et Solidaires (UGESS) réunit aujourd’hui 130 épiceries partout en France.

De nombreuses personnes en situation monoparentale

Une injustice qui ne se répercute pas que dans l’assiette mais engendre de nombreuses conséquences, que ce soit en termes d’exclusion sociale ou en termes de santé mentale et physique. Face à ces constats, l’association Maison du Gospel se mobilise pour accueillir les bénéficiaires. « On accompagne plus de 145 personnes par mois, ce sont plus de 40% de personnes en situation monoparentale, des demandeurs d’emplois et aussi toute une population en attente de régularisation ». Stéphanie Coudanne, directrice de l’association Maison du Gospel, œuvre pour lutter contre ces injustices en mettant en place un accueil individualisé, un suivi social mais aussi des ateliers et des activités variés pour créer de la mixité et de la proximité avec les bénéficiaires. 

Créer de la mixité et de la convivialité est un pari réussi lors de cette journée de banquet citoyen à l’épicerie Destin et Délices. Bénévoles, habitants et bénéficiaires ont pu échanger autour d’un ciné-débat et d’un repas chaleureux où les sourires et le partage étaient au rendez-vous. L’épicerie accueille les bénéficiaires trois jours par semaine pour leur offrir une alimentation saine et diversifiée. En revendiquant un droit à l’alimentation pour tous et un accès autonome et dans la dignité à des produits de qualité.

Cependant, il faut aller plus loin, Maxime Fritzen plaide pour une institutionnalisation des droits à l’alimentation pour tous. Des initiatives locales se mettent en place comme la sécurité sociale alimentaire, par exemple à Grenoble dans la région Auvergne Rhône Alpes.