Clameurs! : 17 000 scouts réunis pour changer le monde
Cet été, 17 000 jeunes de 14 à 21 ans, accompagnés de plus de 2 000 bénévoles, se mobilisent pour construire un monde plus solidaire et durable. C’est le projet Clameurs, lancé par les Scouts et Guides de France. Après des camps organisés un peu partout dans l’Hexagone, place au Grand Final : un grand rassemblement à Jambville, dans les Yvelines, du 24 au 28 juillet. Pour cette première journée du jamboree, Philomène Dubois est allée à la rencontre des unités de Malansac, dans le Morbihan, et de Mouguerre, près de Bayonne.
Campement de 17 000 scouts à Jambville © Théophile DuboisCes jeunes entament une expérience unique, rythmée par trois temps forts qui leur permettent de s’engager de manière concrète et collective.
Partager ses connaissances
Le premier de ces temps s’appelle la Ruche. Il invite les jeunes à explorer différentes formes d’engagement, à travers des témoignages, des rencontres, des ateliers et des activités participatives. C’est dans ce cadre que Jean-Baptiste, l’un des concepteurs de la journée, présente le dispositif. Pour lui, l’objectif est clair : amener chacun à réfléchir à ce que signifie s’engager, que ce soit dans le cadre du scoutisme ou au-delà. Des partenaires venus d’horizons variés viennent partager leurs expériences, proposer des animations, et faire découvrir aux jeunes d’autres manières d’agir. Les formats sont pensés pour s’adapter aux différentes sensibilités, afin que chaque participant trouve un chemin qui lui parle.
Les espaces de la Ruche sont organisés selon quatre grandes thématiques, chacune désignée sous le nom de "clameur". Il y est question d’écologie, de solidarité, de spiritualité et d’engagement citoyen. Jean-Baptiste explique que ces clameurs permettent de structurer les échanges tout en ouvrant les perspectives : certains se penchent sur la manière de répondre à la détresse écologique ou sociale, d’autres s’interrogent sur le rôle de la foi dans l’engagement, ou sur les formes de participation à la vie de la cité. Ces approches croisées enrichissent la réflexion collective.
château de Jambville © Théophile Dubois
Jean-Baptiste, responsable de la journée de "la ruche" © Théophile Dubois
Campement de 17 000 scouts à Jambville © Théophile Dubois
Jeu du "labyrinthe" © Théophile Dubois
Dune, Emilie et Rose, caravelles, © Théophile DuboisEngagés pour le littoral et les chemins de randonnée
Au cœur du village de la Ruche, les unités de Malansac et de Mouguerre tiennent un stand sur la protection du littoral. Les deux groupes avaient déjà partagé un camp ensemble, quelques semaines plus tôt dans le Morbihan. Lucie, cheffe de camp, se souvient de cette expérience intense du point rouge, c’est-à-dire un camp centré sur un enjeu d’engagement. Celui-ci portait sur la préservation du littoral et le respect des sentiers côtiers. En partenariat avec la Fédération Française de Randonnée et l’association Graines d’Océan, les jeunes ont été sensibilisés à la fragilité des milieux marins et ont mené des actions de prévention auprès des promeneurs, notamment à Guidel.
Aujourd’hui, ce sont eux qui transmettent ce qu’ils ont appris. À 16 ans, Raphaëlle explique fièrement ce qu’elle présente sur le stand. Elle témoigne de l’expérience du point rouge, la richesse des échanges, et la fierté de partager ce vécu avec des milliers d’autres jeunes venus de toute la France. Elle souligne à quel point il est inspirant de voir les parcours se croiser, les idées circuler et les engagements prendre forme.
Clameur, au-delà du camp
Mais l’aventure ne s’arrête pas là. La caravane Malansac-Mouguerre part elle aussi à la découverte des autres espaces de la Ruche. Rose, Émilie et Dune s'aventure dans un labyrinthe pas comme les autres. À chaque embranchement, un choix s’impose, menant à une sortie différente et à un défi adapté aux décisions prises. À l’issue de son parcours, Rose se voit proposer de partager un repas avec des résidents d’un centre d’accueil pour réfugiés. Une manière concrète de réfléchir à l’accueil et à la solidarité dans le quotidien.
Pour Jean-Baptiste, ce rassemblement est bien plus qu’un temps fort estival. Il s’inscrit dans une démarche de long terme, amorcée il y a deux ans, et qui doit continuer bien au-delà de ces quelques jours à Jambville. L’ambition est claire : que chaque jeune reparte avec des idées, des envies, et des projets à partager avec ceux qui n’ont pas pu être présents.
L’élan de Clameur ne s’arrête pas au 28 juillet. Au contraire, il se prolonge dans chaque territoire, dans chaque groupe local, dans chaque engagement personnel. Chants, rencontres, découvertes, mais surtout convictions : les jeunes rentrent chez eux avec l’énergie d’un avenir à bâtir, ensemble.


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