Chrétiens persécutés au Nigéria

C’est l’un des plus grands enlèvements de masse au Nigéria. Il y a une dizaine d'années, près de 300 jeunes filles avaient déjà été enlevées par les djihadistes de Boko Haram dans le nord-est du pays. Si les ravisseurs cherchent à obtenir des rançons, les otages pourraient aussi servir de boucliers humains après les déclarations de Donald Trump. Arnaud d’Andigné, responsable des délégations de l’AED, s’est rendu il y a quelques mois au Nigéria. 

Certaines personnes qu'il y a rencontré estiment que "les groupes djihadistes pourraient être tentés de procéder à ces enlèvements pour disposer de boucliers humains". Cela fait écho aux "menaces formulées par Donald Trump concernant une intervention américaine pour faire cesser les massacres de chrétiens au Nigeria", explique Arnaud d’Andigné.

La peur en permanence 

La recrudescence des attaques djihadistes dans le nord du pays et la multiplication des enlèvements sèment la terreur et les chrétiens vivent dans la peur. Arnaud d’Andigné assure que "les évêques donnent des consignes de sécurité à leurs prêtres", leur recommandant de "s'arrêter s'il n'ont pas croisé de voitures pendant une longue période de marche sur les routes". 

Ils vivent dans la peur. Chaque déplacement représente des risques très importants.

Les religieuses s'organisent aussi comme elle le peuvent. À Gusau, dans l'état de Zamfara, certaines "dorment tout habillées pour être prêtes à partir en cas d'attaque contre leur village et leur monastère", déplore Arnaud d’Andigné. 

Les écoles restent ouvertes

Dans cette actualité sombre et malgré la peur, l'action de l’Église catholique sur le terrain est intense et structurée au profit de l’ensemble de la population. Dans le Nord du Nigéria, les écoles des sœurs dominicaines "sont toujours ouvertes". Selon le responsable des délégations de l’AED, "c'est très important parce que ces écoles ont une excellente réputation académique". "Elles accueillent non seulement des populations chrétiennes, mais également des populations musulmanes", explique-t-il. 

Ces écoles sont un facteur d'espoir pour la compréhension et la coexistence entre les communautés musulmanes et chrétiennes. 

On estime à 130 millions le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté au Nigéria. Une situation qui s’explique selon Arnaud d’Andigné par l’insécurité et la corruption au plus haut niveau de l’État.