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Chartres : le rite ordinaire de nouveau autorisé pour le grand pèlerinage

Chartres : le rite ordinaire de nouveau autorisé pour le grand pèlerinage

Un article rédigé par Philomène Dubois - le 26 mai 2025 - Modifié le 2 juin 2025

Le pèlerinage de Chartres, qui a lieu cette année du 7 au 9 juin, rassemble près de 20 000 pèlerins. Il est au cœur d’une polémique. Monseigneur Philippe Christory, évêque de Chartres, a formellement demandé à l’association organisatrice de ne plus exclure la célébration de la messe selon la forme ordinaire du rite romain. Une décision qui fait écho à plusieurs mois de rumeurs concernant les tensions entre Rome et les milieux traditionalistes français.

Le pèlerinage de Chartres rassemble chaque année près de 20 000 pèlerins. © Pèlerinage et traditionLe pèlerinage de Chartres rassemble chaque année près de 20 000 pèlerins. © Pèlerinage et tradition

Depuis décembre, des rumeurs circulent selon lesquelles la célébration de la messe selon l’ancien rite, dit de saint Pie V, pourrait être interdite par Rome lors du prochain pèlerinage de Notre-Dame-de-Chrétienté à Chartres.

J’autorise les prêtres qui le souhaitent à célébrer en vetus ordo. Mais ce n’est pas à l’association Notre-Dame-de-Chrétienté de limiter la forme du rite sur le territoire d’un diocèse

Un pèlerinage traditionnellement célébré selon l’ancien rite

Le pèlerinage Notre-Dame-de-Chrétienté, communément appelé pèlerinage de Chartres, a été fondé en 1983 par le Centre Charlier. Il est devenu un rendez-vous emblématique pour les catholiques attachés à la messe tridentine. Celle-ci est célébrée en latin, le prêtre tourné vers l’Orient et non vers l’assemblée, en suivant un missel (livre liturgique) différent de celui utilisé par le pape et l’Église catholique latine dans sa forme actuelle.

Fort de son succès grandissant, le pèlerinage attire aujourd’hui bien au-delà des seuls milieux traditionalistes : près de 18 000 marcheurs y ont participé en 2024, avec un public de plus en plus jeune. Face à cette diversification des participants, Monseigneur Christory a exprimé sa volonté de révoquer la décision de l’association organisatrice, qui interdisait la célébration de la messe selon la forme ordinaire du rite. "J’autorise les prêtres qui le souhaitent à célébrer en vetus ordo, à leur demande. Mais je ne veux pas qu’on inverse les choses : ce n’est pas à l’association Notre-Dame-de-Chrétienté de limiter la forme du rite sur le territoire d’un diocèse", déclare-t-il.

Dans la continuité du motu proprio Traditionis custodes

Le pape François a exprimé sa volonté de mieux encadrer la célébration des rites traditionnels en publiant, le 16 juillet 2021, le motu proprio Traditionis custodes, qui restreint considérablement l’usage du rite tridentin. Ce texte confère aux évêques diocésains le pouvoir d’autoriser ou d’interdire la célébration de la messe selon ces rites anciens.

C’est dans ce cadre que Monseigneur Christory permet, cette année, la célébration de la messe selon la forme ordinaire du rite romain durant le pèlerinage. Les organisateurs, eux, restent fidèles à leur principe fondateur : selon eux, la messe dans le cadre du pèlerinage doit être exclusivement célébrée selon l’ancien rite, condition essentielle à l’esprit et au succès de l’événement. Les récentes déclarations du pape Léon XIV appelant à l’unité et au respect de certaines traditions laissent entrevoir une possible détente entre les deux parties.

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