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Charente-Maritime. Passage de la tempête Benjamin : où en est-on du Plan digues du Département ?

Charente-Maritime. Passage de la tempête Benjamin : où en est-on du Plan digues du Département ?

Un article rédigé par Tanguy Sanlaville - RCF Charente-Maritime, le 24 octobre 2025 - Modifié le 24 octobre 2025
Grand Témoin Région en Nouvelle-AquitainePatrice Raffarin, conseiller départemental chargé du Plan Digues

Les 22 et 23 octobre, la tempête Benjamin a touché la France, et en particulier le littoral de Nouvelle-Aquitaine. A cette occasion, retour sur le Plan digues, déployé en Charente-Maritime après le passage meurtrier de la tempête Xynthia. 

Au total, 22 systèmes d'endiguement ont été livrés par le Département depuis 2012. @Dept17. Au total, 22 systèmes d'endiguement ont été livrés par le Département depuis 2012. @Dept17.

12 morts, des images d'inondations restées gravées dans les esprits de nombre d'habitants : 15 ans après son passage, la tempête Xynthia a laissé un souvenir impérissable en Charente-Maritime. Et la tempête a bouleversé la prise en compte des risques de submersion, alors que les dispositifs en place en 2010 n'ont pas su résister aux éléments. En Charente-Maritime, depuis 2012, le Département mise sur "le plus grand chantier de France" : la mise en place du Plan digues, déployé sur tout le territoire pour protéger les côtes. A l'occasion du passage de la tempête Benjamin, retour sur l'avancée du projet. 

Vers un coût total de "250-260 millions d'euros"

Lancé par Dominique Bussereau, alors président du Conseil départemental de Charente-Maritime, puis poursuivi sous le mandat de sa successeure, Sylvie Marcilly, le Plan digues repose sur le déploiement de neuf "PAPI", des Programmes d'Action et de Prévention des Inondations, sur l'ensemble des côtes et des estuaires du département. "Dans chacun de ces PAPIs", explique Patrice Raffarin, conseiller départemental chargé du Plan digues et de la protection des côtes, "vous avez des systèmes d'endiguement qui permettent de protéger la façade maritime et les estuaires". Budget total de l'opération à l'origine : 230 millions d'euros. Aujourd'hui, celui qui est également maire de Rivedoux-Plage (île de Ré) ne le cache pas, l'enveloppe sera sûrement revue à la hausse, autour de "250-260 millions d'euros". 

L'objectif affiché est donc clair, renforcer la protection du département face à des événements météorologiques comme la tempête Xynthia. Le scénario adopté va même plus loin, puisque les ouvrages ainsi construits doivent permettre de répondre à un niveau de submersion supérieur de vingt centimètres à celui atteint en 2010. 

22 systèmes d'endiguement livrés

Où en est-on aujourd'hui ? "On avance bien", assure Patrice Raffarin, qui reconnaît que les attentes de la population sont fortes et que les délais peuvent sembler décourageants. Le Plan digues ne sera en effet achevé qu'à l'horizon 2030, ce qui peut entraîner une frustration du côté des habitants. "Avant de faire une digue, il y a des études réglementaires, des études environnementales, qui sont très importantes et sur lesquelles il y a des délais incompressibles", souligne le conseiller départemental, "une digue, ce ne sont pas des camions de terre qu'on va ramener, il y a toute une réflexion". 

A l'heure actuelle, 22 systèmes d'endiguement ont été livrés, indique le Département. "On est à plus deux tiers de la réalisation du Plan digues", avance de son côté Patrice Raffarin, "il doit bien rester sept ou huit [systèmes d'endiguement]" à livrer. Ce qui veut dire davantage de digues, puisqu'un système d'endiguement peut entraîner l'érection de plusieurs ouvrages. 

"L'immédiat, c'est la réalisation du Plan digues"

Quid de l'évolution du projet depuis 2010, notamment du fait de l'évolution de la prise de conscience du changement climatique et de ses potentiels effets sur les tempêtes ? "Honnêtement, je pense qu'on l'avait moins dans la tête il y a quinze ans", concède Patrice Raffarin, "les premières digues ont été labellisées en 2012 et elles sont restées telles qu'on les avait imaginées". Il souligne toutefois qu'il faudra "réfléchir à du plus long terme" : "on ne va pas pouvoir continuer à surélever les digues existantes, il faudra aussi du fait du changement climatique imaginer d'autres formes de protection et notamment contre l'érosion". 

La phase d'après n'est toutefois pas encore réellement prévue du côté du Département. "Il y a un encouragement à réfléchir" dans le Plan digues, souligne tout de même Patrice Raffarin, qui évoque un aspect de prévention inhérent aux programmes d'action. "Ce qu'on voit dans les PAPIs, c'est la construction des digues, mais ce n'est pas que ça", pointe du doigt le maire rétais, "il y a tout un travail de mémoire, de prévention, d'information, de sensibilisation auprès des jeunes". Et Patrice Raffarin de conclure : "il y aura un après, mais pour l'instant, l'immédiat, c'est quand-même la réalisation du Plan digues". 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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