"Cet accident, c’est la plus grande chance de ma vie" : Vincent Lafargue, prêtre transformé après une expérience de mort imminente

« Ce jour-là, on m’a levé un petit bout de voile sur ce qu’il se passait de l’autre côté. » Le sourire aux lèvres, l’Abbé Vincent Lafargue raconte avec apaisement ce que d’autres revivraient avec traumatisme : un choc frontal à moto contre une voiture, à 25 ans.

Une expérience de mort imminente

La raison d’une telle sérénité, elle lui vient de ce qu’il a vécu, l’instant d’après son choc : une expérience de mort imminente (EMI). Un état second, qui se déclenche lorsqu’une personne est déclarée pendant un temps cliniquement morte, ou dans un état de coma avancé, ou qui se perçoit comme décédée.

Dans le cas de Vincent Lafargue, cette EMI s’est traduite par une prise de hauteur : « Je me suis vu d’en haut, allongé sur le sol, sans savoir que c’était moi. J’étais dans un état de bien-être absolu. » Il s’est ensuite retourné, et aurait vu « un tunnel de lumière, un millier de fois plus forte que le soleil ».

La vie d'après

Un message divin, cela ne fait aucun doute pour celui qui est devenu prêtre ensuite. Si Vincent Lafargue était, avant son accident, déjà catholique et pratiquant, ce dernier se considérait comme « beaucoup trop tourné vers moi-même ». Plus que la présence de Dieu, cette EMI lui a permis d’accueillir une nouvelle mission : être au service des autres.

Vincent Lafargue met donc aujourd’hui sa vie à profit, notamment, à l’hôpital en tant qu’aumônier. « Là-bas, la mort fait partie du quotidien. J’aborde cela de manière extrêmement paisible aujourd’hui. La mort des autres, mais aussi la mienne : je l’ai aperçu, ce n’est qu’un passage vers la vie ».

Cet accident est la plus grande chance de ma vie

« Faire en sorte que la mort ne soit pas un tabou » : voici le message que le prêtre délivre désormais, afin que chacun puisse, sans s’y précipiter, avoir un rapport apaisé et non angoissé avec le décès.
Il fête d’ailleurs l’anniversaire de son EMI chaque année, comme un rappel. A la conductrice de la voiture contre laquelle il a eu son accident, devenue depuis son amie, il dit : « Cet accident, c’est la plus grande chance de ma vie. »