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Ces professionnels de santé toujours pas convaincus par la vaccination
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Ces professionnels de santé toujours pas convaincus par la vaccination

Un article rédigé par Bastien Lallier - RCF Anjou,  -  Modifié le 14 septembre 2021

L’obligation vaccinale entre en vigueur ce mercredi pour les soignants, les aides à domicile et les pompiers. Seuls ceux qui ont reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 auront le droit de travailler. Les autres seront suspendus, sans recevoir de salaire, mais ne pourront pas être licenciés sur ce motif. A l’approche de la date, la pression monte pour ceux qui ne veulent pas se faire vacciner. 
 

Libre de droit Libre de droit

Pompier dans une caserne de Maine-et-Loire depuis 25 ans, Fabien* n’est pas contre les vaccins en général, mais il ne voit pas pourquoi il devrait se faire vacciner contre le Covid-19. "Si la vaccination contre le COVID était à 100% efficace, je n'hésiterais pas une seconde. Mais on sait que les personnes vaccinées comme les non-vaccinées peuvent attraper et transmettre le virus. On sait également qu'il y a des effets secondaires. Tous ces éléments éveillent la méfiance".

Méfiance partagée par Gaëtan*, ambulancier dans le Maine et Loire. Malgré cela, il a longtemps hésité avant de prendre une décision. "Je me suis posé la question de la vaccination évidemment. Je suis passé par toutes les phases. En une journée, j'étais capable de changer dix fois d'avis". Aujourd'hui, il se dit très au clair avec son choix. "J'ai la conviction que ce n'est pas le moment, qu'on a pas assez de recul sur cette vaccination."

 

"Pas un choix qui me rend complètement serein"

 

A partir de mercredi, ces deux professionnels de santé n’auront plus le droit de venir travailler et leur salaire seront suspendus. Fabien vit cela comme une injustice. "C'est absolument honteux, scandaleux. Mon seul reproche est d'appartenir à la catégorie des soignants." Certains de ses collègues ont demandé une disponibilité pour pouvoir travailler dans une autre branche, en attendant la fin de l’obligation vaccinale. Fabien y a renoncé, "pas envisageable".

De son côté, Gaëtan a demandé à son employeur la possibilité d'être reclassé pour éviter d'être contraint à la vaccination. Demande rejetée. Il s'attend donc à perdre son travail. Sa décision est lourde de conséquence, d'autant plus qu'il est père de famille et qu'il attend prochainement la naissance d'un nouvel enfant. "Ce n'est pas un choix facile. Ce n'est pas un choix qui me rend complètement serein non plus. On passe par des phases de découragement, d'angoisse même. J'espère que la situation évoluera."

 

"Sous-pression depuis un an et demi"

 

En attendant, l'ambulancier a pris rendez-vous avec son médecin demain. "Dans ma profession, ça fait un an et demi qu'on est sous pression avec cette histoire de COVID. On a beaucoup donné aux contacts des malades, sans savoir ce qu'on risquait. Cette obligation vaccinale, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je ne pense pas mentir à mon médecin si je lui dis que ça ne va pas."

Ne pouvant se passer d'un salaire, Gaëtan envisage de trouver un emploi intérimaire s’il n’obtient pas d’arrêt de travail. "Pour nourrir sa famille et payer ses factures", Fabien lui semble résigné. Il va probablement se faire vacciner demain. Mais sur 500 pompiers en Maine-et-Loire, une dizaine refuseraient encore de se faire vacciner selon la CGT.
 

 

*Dans un soucis d'anonymat, ces prénoms ne sont pas ceux des personnes qui témoignent dans l'article

 

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