Obsèques de Thierry Ardisson : Jésus et le rock
Ce jeudi 17 juillet auront lieu les obsèques de Thierry Ardisson à Saint-Roch dans le Ier arrondissement de Paris. La cérémonie d'adieu sera célébrée par le père Daniel Duigou et le père Henri Imbert. Seules les personnes munis d'un faire-part pourront entrer dans l'église des artistes. L'homme en noir avait-il la foi du charbonnier ?
Faire-part obsèques Thierry ArdissonIl affirmait avoir tout planifié, jusqu’au carton d’invitation. Et la cérémonie ? " Je veux l’encens, les enfants de chœur… la totale ! " déclarait-il dans une interview accordée au Point. " J’ai déjà toute la playlist en tête : je veux qu’on écoute “Lazarus” de David Bowie et “In My Life” des Beatles, dans la version de Sean Connery. "
St Jean, Isaïe et David Bowie
À cette sélection musicale s’ajouteront The Light That Has Lighted the World de George Harrison, ainsi que Working Class Hero de John Lennon, véritable pamphlet acoustique contre la société capitaliste.
Mais au-delà de la musique, les textes aussi avaient été soigneusement choisis. Pour la première lecture, Thierry Ardisson a pris un passage du livre d’Isaïe, qui appelle à faire tomber les chaînes de l'oppression, dénoncer les inégalités, et vivre une fraternité incarnée. Une continuité avec Working Class Hero ? Pour l’Évangile, l’animateur de Salut les Terriens a choisi un passage selon saint Jean, au matin de la Résurrection, lorsque Marie-Madeleine rencontre le Christ ressuscité. Une lecture suivie, de Lazarus de David Bowie, juste avant l’homélie.
Musiques et lectures se répondent, ou presque. Y avait-il deux hommes : l’intime Thierry derrière le spectaculaire Ardisson ? C’est la question que posait sa femme, Audrey Crespo-Mara, dans le documentaire La face cachée de l’homme en noir. Il n’était pas qu’un provocateur. Créateur notamment de la publicité "Chaussée aux moines", il n’a jamais affirmé être catholique, mais "il avait quelque chose de la foi du charbonnier", s’exclame Bruno de Stabenrath.
Une foi de charbonnier ?
Invité deux fois dans l'émission Tout le monde en parle, l’écrivain et acteur est resté en contact avec Thierry Ardisson. "Il aimait la notion de grande Église et de grande royauté, des princes, des rois, même de la Vierge Marie. Il aimait toute la symbolique", explique-t-il au micro de Jean-Baptiste Labeur sur notre antenne. "Il disait que, finalement, il valait mieux croire, parce que comme ça, on ne serait pas refusé par Saint Pierre aux portes du paradis. C’était assez touchant." Bruno de Stabenrath s’étonne d’ailleurs qu’il n’ait pas demandé "Notre-Dame, Notre-Dame, l’évêque, l’envoyé du pape… Je rigole, mais en même temps, il pouvait être assez mégalo, Thierry."
Sa cérémonie funéraire sonne comme une biographie. "Il mondo de Jimmy Fontana" résonnera avant un dernier a-Dieu et son inhumation dans la plus stricte intimité. Merci Monsieur Ardisson, les terriens vous saluent.
