Célébrer Noël dans la maternité de l'Ordre de Malte à Bethléem
C’est un lieu chargé de symboles que nous partons découvrir en cette période de Noël. La maternité de la Sainte Famille à Bethléem est située à seulement 800 mètres de la basilique de la Nativité. Géré par l'Ordre de Malte France, c'est un lieu hors norme où plus de 4000 bébés naissent chaque année. Gilles Normand, le directeur de l'hôpital s'est confié sur RCF à Pauline de Torsiac.
Chaque année plus de 4 000 bébés naissent dans cette maternité située à seulement 800 mètres de la basilique de la Nativité. Dirigée et financée par l'Ordre de Malte France, elle est dans la région, le seul centre de référence pour les grossesses à hauts risques et la prise en charge des prématurés.
"La maternité catholique de Bethléem ouvre ses portes à toutes les futures mamans, sans aucune distinction"
A l'hôpital de la Sainte Famille à Bethléem, on se prépare à célébrer la naissance du Christ, même si reconnaît Gilles Normand, le directeur de l'Etablissement, "Noël se fête à bas bruit à Bethléem et en Palestine en général".
Apporter les meilleurs soins à ceux qui en ont le plus besoin. C'est la vocation de l'Ordre de Malte et de cette maternité assure Gilles Normand. "Nous accueillons les personnes qui sont de la région ou du gouvernorat de Bethléem. La maternité est ouverte à tout le monde sans aucune distinction." Pour ceux qui n'ont pas la capacité de payer les frais d'accouchement, un service social étudie le dossier et peut couvrir jusqu'à 100% des frais. Les autres personnes ne paient que 50% de la réalité des frais engagés pour un accouchement. Cette année, en raison de la crise, les naissances sont en légère baisse. Gilles Normand estime à 4200 le nombre de naissances cette année, contre 4600 les années précédentes. "Ce sont dix enfants qui naissent ici chaque jour, malgré l'escalade de violence en Terre Sainte."
Face à l'escalade des tensions en terre sainte, la maternité a dû s'adapter.
La première préoccupation de Gilles Normand a été d'assurer la sécurité de tous les employés et patientes de l'hôpital. Dès le début de la crise, il a modifié les plannings de service."Nous sommes passés de trois à deux services. C'est plus contraignant parce que, aujourd'hui, mes équipes travaillent douze heures d'affilée, de sept heures du matin à sept heures le soir et de sept heures le soir à sept heures du matin. Mais ça évite aussi les déplacements de nuit qui peuvent être parfois dangereux. J'ai dû aussi, à regret, supprimer une clinique mobile qui allait dans les villages tout autour de Bethléem pour apporter des soins et, surtout, faire des visites.
On ne peut plus le faire parce que ça mettrait mes équipes en danger"
Noël résonne tout particulièrement dans cette maternité hors norme
Donner la vie dans cet établissement de Bethléem, cela résonne tout particulièrement pour Gilles Normand, à quelques heures de Noël, plus de deux mille ans après la naissance de Jésus. "L'an dernier, j 'ai passé la messe de minuit à l 'église de la Nativité. En sortant, je suis venu directement à la nurserie de l'hôpital. Un petit garçon était né à 0h10. C 'est énorme comme joie de voir un tout petit enfant qui naît le soir de Noël au plus près de minuit. Alors, même si la vie reste une petite chose fragile, la vie continue.
"Bethléem reste un havre de paix et l 'hôpital, au milieu de cette bulle, est un autre lieu où on peut trouver la paix et la joie parce qu'un enfant, c'est toujours beaucoup de joie pour les parents."
Médecins, internes, sages-femmes, soignants, ils sont plus de 180 à travailler dans cette maternité hors du commun. 9% environ de tous les nouveau-nés de l’établissement nécessitent des soins néonatals intensifs.
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